Quand les études brûlent les ailes : Une étude corrélationnelle sur le burnout, le stress et la réussite des élèves au secondaire II.
Type de référence
Date
2023-06Langue de la référence
FrançaisRésumé
L’approche de Maslach (voir p.ex., Dion & Tessier, 1994) a d’abord considéré le burnout comme un syndrome tridimensionnel (épuisement émotionnel, dépersonnalisation et réduction de l'accomplissement personnel) apparaissant dans les professions caractérisées par une forte implication relationnelle (p.ex., soins, police, éducation). Par la suite, d’autres ont élargi cette problématique du burnout au « métier » d’élève qui implique des contraintes telles que la présence obligatoire aux cours, la collaboration dans des travaux de groupes, le respect des délais et horaires ou encore des tests réguliers (Salmela-Aro et al., 2009).
Dans ce contexte, le burnout scolaire comporte trois dimensions : l’épuisement scolaire renvoie aux sentiments de tension reliés à l’école ainsi qu’à la fatigue chronique résultant d’une surcharge de travail scolaire ; le cynisme scolaire se manifeste par de l’indifférence ou par une attitude distante envers le travail scolaire en général, par une perte d’intérêt et de sens envers ses propres travaux également ; le manque d’efficacité (ou sentiment d’inadéquation) scolaire traduit un sentiment de perte de compétence, de même qu’un manque d’accomplissement aussi bien dans ses travaux scolaires qu’au sein de l’école en général.
Etant donné les effets potentiellement délétères du burnout scolaire sur la réussite des élèves et leur santé, l’objectif de cette recherche est d’explorer les relations entre performance scolaire, stress, burnout scolaire au secondaire 2 en Suisse romande (gymnase, école de commerce et école de culture générale).
Pour ce faire, 229 étudiant·e·s (134 filles, 93 garçons et 2 sans réponse, âgés de 15 à 23 ans) ont rapporté leurs moyennes (mathématiques et français) et complété l’inventaire de burnout scolaire (Meylan et al., 2015) ainsi que la version courte de l’échelle de stress perçu (Lesage et al., 2012). Les résultats indiquent que des moyennes plus faibles en français sont significativement corrélées à des niveaux plus importants sur la dimension « manque d’efficacité » du burnout ; de moins bonnes performances en mathématiques sont significativement associées à des niveaux plus élevés sur les trois facettes de burnout. Enfin, le stress (fortement associé aux dimensions de burnout) est également corrélé aux notes en mathématiques, mais de manière non significative aux performances en français.
Bien que cette étude corrélationnelle ne permette pas de déterminer un lien causal entre les différentes variables, elle apporte des indications non négligeables sur les potentiels mécanismes cognitivo-émotionnels contribuant à la réussite scolaire. Il s’agira dans des recherches ultérieures de mettre en place des plans expérimentaux et/ou des suivis longitudinaux afin de confirmer et mieux comprendre les relations mises en évidence dans cette étude. Par ailleurs, il s’agira également d’évaluer plus précisément certaines variables (p.ex., les performances scolaires par des tests standardisés plutôt que des notes ; le stress et le burnout par des mesures physiologiques).
Pour conclure, nous présenterons quelques démarches prometteuses, s’appuyant sur les recherches actuelles, et se révélant efficaces pour donner du sens à l’enseignement de stratégies permettant la gestion du stress et du burnout en classe.
Nom de la manifestation
Congrès SSRE/SSFEDate(s) de la manifestation
28 – 30 juin 2023Ville de la manifestation
ZurichPays de la manifestation
SuisseURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/6871- Tout ORFEE
- Détail référence