Comment exploiter les écrits réflexifs en formation à l’enseignement au degré primaire, dans quels buts et pour quels effets ?

Abstract

En formation initiale des enseignant.es préscolaire et primaire, les participant.es suivent un module nommé Séminaire d’Intégration. Celui-ci forme les étudiant.es à analyser des situations d’enseignement vécues en stage et favorise l’intégration de savoirs de différentes natures (théoriques et issus de l’expérience). Les Séminaires d’Intégration visent à développer la réflexivité et une attitude de praticien réflexif (Paquay & Sirota, 2001). Au sein de ce dispositif, les étudiant.es produisent régulièrement des textes réflexifs nommés traces et compilées au sein d’un Dossier de Professionnalisation. En première année de formation, quatre traces de deux pages chacune sont à rédiger autour de l’identification d’un événement majeur (Flanagan, 1954) observé ou vécu en stage. Il peut s’agir d’un événement typique de l’activité d’enseignement-apprentissage, comportant une dimension émotionnelle forte pour l’enseignant.e novice ou encore d’un élément ayant une haute importance dans le déroulement d’une leçon. Exploitant une double posture d’enseignante-chercheuse (Albarello, 2003) au sein de ce dispositif, nous guidons l’écriture réflexive de nos étudiant.es afin de leur permettre d’atteindre le niveau de réflexivité attendu (Mauroux, 2019). Lors des Séminaires d’Intégration, nous visons également la mutualisation de ces écrits par le biais d’analyses de pratiques professionnelles. Au sein de cette étude, nous adressons la question de recherche suivante. Comment exploiter les écrits réflexifs en formation à l’enseignement, dans quels buts et pour quels effets ? Il s’agit d’analyser nos propres médiations, dans l’exploitation des portfolios en tant qu’outils de développement professionnel et de réflexivité. L’échantillon est constitué de 14 Dossiers de Professionnalisation réalisés par des étudiant.es de première année. Une analyse catégorielle de contenu (L’Écuyer, 1990) de ces écrits ainsi que d’autres traces telles que des notes et synthèses collectives est menée. Malgré de nombreux échanges en séminaires, l’écriture des traces demeure individuelle. Des entretiens de suivi individuels sont prévus à chaque semestre par le dispositif. Comment pourrait-on amener davantage de synergies entre les étudiant.es ? Des relectures par les pairs ont été proposée et très appréciées. Nous prévoyons également de mener les entretiens en sous-groupes en fonction de thématiques se dégageant concernant les évènements majeurs. Cette recherche permettra de rendre visible et d’améliorer des médiations mises en place dans le cadre de la production et de l’exploitation des écrits réflexifs en formation, afin de permettre le développement professionnel et réflexif des participant.es. Bibliographie Albarello, L. (2003). Devenir praticien-chercheur. De Boeck Supérieur. https://doi.org/10.3917/dbu.albar.2004.01 Flanagan, J. C. (1954). The critical incident technique. Psychological Bulletin, 51(4), 1 33. L’Écuyer, R. (1990). Méthodologie de L’Analyse Développementale de Contenu : Méthode Gps et Concept de Soi. PUQ. Mauroux, L. (2019). Écriture réflexive et formation initiale des enseignant-e-s pour le degré primaire : Prises de conscience et développement d’une posture professionnelle réflexive. https://orfee.hepl.ch/handle/20.500.12162/4553 Paquay, L., & Sirota, R. (2001). Éditorial : La construction d’un espace discursif en éducation. Mise en oeuvre et diffusion d’un modèle de formation des enseignants : le praticien réflexif. Recherche & Formation, 36(1), 5 16. https://doi.org/10.3406/refor.2001.1686