Attitude vis-à-vis du métier et risque de burn-out des enseignant·e·s en formation : rôle des émotions et du soutien social

Abstract

Lors de leur formation les enseignant·e·s sont confrontées à de nombreux enjeux. A la fois étudiant·e·s et enseignant·e·s ils ou elles doivent assumer plusieurs rôles et la charge de travail peut parfois conduire à des situations émotionnellement à risque. Le niveau burnout des enseignant.e.s en formation est ainsi un sujet de préoccupation. Les personnes en situation de burnout présente un syndrome d’épuisement émotionnel, une attitude cynique et négative, et une réduction de l’accomplissement personnel (Maslach et Jackson, 1981). Si certains facteurs peuvent augmenter le risque de burnout comme le stress perçu ou la charge de travail (e.g., Chan, 2003) d’autre peuvent jouer un rôle de protection comme le soutien que la personne perçoit de son entourage (Jacobs & Dodd, 2003).

Dans cette étude nous avons voulu examiner si l’attitude que les enseignants avaient vis-à-vis de leur métier (intérêt, enthousiasme, satisfaction de bien faire son métier) pouvait influencer leur risque de burnout. Nous avons également postulé que les émotions et le soutien perçu de la part de leur entourage pourrait jouer un rôle ce processus. Plus spécifiquement, nous faisions l’hypothèse que plus les attitudes des enseignant·e·s en formation étaient positives face à leur métier, plus les émotions ressenties en formation seraient positives (e.g., joie) et moins elles seraient négatives (e.g., anxiété, colère). Ces émotions positives seraient alors négativement liées au risque de burnout tandis que les émotions négatives seraient elles liées positivement. Enfin nous supposions que le soutien perçu (émotionnel et d’estime) de la part de la famille, des amis et des formateurs pourrait atténuer le lien négatif entre les émotions négatives et le burnout.

Nous avons interrogé 324 enseignant·e·s en formation avec un questionnaire en ligne. Les analyses de médiation montrent que l’attitude prédit les émotions positives et négatives qui prédisent à leur tour les trois dimensions du burnout, validant ainsi notre première hypothèse. En revanche, le soutien social, qu’il soit émotionnel ou d’estime, et qu’il provienne de la famille et amis ou des formateurs, ne joue pas un rôle de tampon dans la relation entre les émotions négatives et le burnout.

Le burnout ayant une forte influence sur le risque d’abandon des études, les implications concernant la persévérance dans le métier et le bien-être des enseignant·e·s en formation seront discutées en regard de ces résultats.