Du travail de création à la formation aux activités créatrices
Type de référence
Date
2022-06-15Langue de la référence
FrançaisRésumé
Ce symposium, intitulé « du travail de création à la formation aux activités créatrices » se donne pour objet d’explorer les enjeux d’une activité de création dans un contexte donné pour en tirer des éléments de réflexion sur les enjeux de la formation aux capacités créatrices. Les différentes contributions, inscrites pour certaines dans la perspective de la didactique professionnelle (Pastré, 2011), analysent les compétences développées par la personne au fil de son investissement dans le travail de création. Elles nous éclairent ainsi sur les difficultés d’ordre épistémologique et didactique, pour mieux penser la formation et l’enseignement aux capacités créatrices (2018).
Acquérir les compétences de l'OCDE (2018) devient une préoccupation économique, politique et sociale dans tous les domaines d’activité. Les systèmes d’enseignement (OCDE, 2018) et de formation tout au long de la vie (EC, 2020) n’échappent pas à cette injonction (Kogan & Andonova, 2019), apparentée à un nouveau paradigme créatif sociétal (Moeglin, 2019). La formation aux activités créatrices convoque et mobilise de savoirs devenus incontournables au 21e siècle. Son apparition au niveau des curricula de formation atteste de ce changement dans nos sociétés.
Levier de démocratisation de l’art et de la culture, l’enseignement aux activités créatrices pose néanmoins quelques questions épineuses. Celles-ci peuvent être d’ordre épistémologique : i. Car la délimitation du champ conceptuel autour de l’activité créatrice demeure floue ; ii. Et une multitude d’attributs qu’on confère aux capacités individuelles et collectives en lien avec les activités créatrices rendent difficile leur caractérisation : compétence, faculté, habileté, connaissance, thématique, processus, valeur, etc (EC, 2020). En l’absence d’un consensus sur ce qu’enseigner ou former à une activité créatrice veut dire, des questionnements d’ordre didactique interrogent : i. L’élaboration des situations d’apprentissage qui promeuvent la créativité ; ii. La transmission et l’acquisition des contenus et des savoirs en lien avec le développement des capacités liées à cette activité ; iii. L’évaluation de ces compétences, etc. Nous notons que cet enseignement s’envisage aujourd’hui de manière transversale, voire multidisciplinaire, pouvant être circonscrit aux situations à fort potentiel de créativité, mais pouvant aussi se diluer parmi plusieurs disciplines.
Ces difficultés d’ordre épistémologique ou didactique s’expliquent en partie par la diversité d’approches, car les études sur la créativité se situent à l’intersection d’un territoire scientifique aux traditions souvent contrastées. D’une part, l’analyse de cette faculté que possèdent les individus à inventer reste centrale dans les études psychologiques. D’autre part, l’activité créatrice, comme processus, devient l’angle privilégié par le domaine des arts. Pour explorer l’idée d’un espace commun entre les diverses formes de l’activité créatrice et ses ancrages, psychologique et historique (Ribot, 1900 ; Lubart et al., 2003), il convient de mobiliser de nouvelles stratégies méthodologiques. Comme, par exemple, celle issue de la psychologie historico-culturelle (Vygotski, 2005/1925) et qui consiste à situer les comportements des individus « créatifs » dans leur contexte de « création ». Plus récents, les travaux de la psychologie culturelle de la créativité (Glaveanu, 2010) opèrent un dépassement de l’idéal de génie créateur, appréhendé dans ses caractéristiques individuelles. Ces travaux avancent vers une conception de la créativité comme un acte (Glaveanu et al., 2013), s’inscrivant dans une perspective d’analyse de l’activité créatrice.
S’agissant de restituer les comportements dans leur contexte de production, nous convoquons également les approches qui articulent activité et créativité au travail. Le travail était autrefois considéré comme un espace dépourvu de potentielles innovations où les personnes n’étaient guère appréciées dans leur capacité créatrice (Amado et al., 2017). Aujourd’hui, la créativité au travail véhicule des attentes de la part des structures professionnelles (Menger, 2009), qui y voient pour les salariés et formés un gain d’autonomie, d’adaptation, d’apprentissage et développement, de qualité de vie, etc.
Ce symposium s’organise autour de quatre contributions. Les deux premières contributions abordent la question de la créativité en lien avec le parcours de formation et la conception créatrice d’un projet entrepreneurial dans deux terrains différents : d’une part, la filière maraîchage et d’autre part, la création d’entreprise dans le champ de l’économie sociale et solidaire. La troisième contribution analyse la mise en place d’un dispositif de formation innovant destiné à des élèves ingénieurs pour promouvoir le développement des capacités créatrices grâce à un projet en conception robotique. Enfin, la quatrième proposition traite de l’évaluation des capacités créatrices. Pour cela, une méthodologie visant l’exploration des invariants de l’activité créatrice est avancée. Ce symposium se veut un lieu de débat et réflexion autour des questions liées à l’activité créatrice ou du travail de création, tels que les enjeux liés aux apprentissages, à l’enseignement et à la formation à une activité créatrice.
Nom de la manifestation
6e colloque international de l’association RECHERCHES ET PRATIQUES EN DIDACTIQUE PROFESSIONNELLE (RPDP)Date(s) de la manifestation
15 juinVille de la manifestation
LausannePays de la manifestation
SuissePortée de la manifestation
internationaleParticipation sur invitation
ouiURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/5914Document(s) associé(s) à la référence
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