Pratiques d’écriture impliquée des enseignant·e·s, pour quel pouvoir d’agir ?
Auteur, co-auteurs
Type de référence
Date
2021-05-27Langue de la référence
FrançaisEntité(s) de recherche
Résumé
En parallèle aux accélérations du temps de la modernité tardive (Rosa, 2018) et à la pénibilité des professions de l’humain (Lantheaume, 2016), un mouvement de promotion de la santé et de responsabilisation des acteur·trice·s quant à leur empowerment (Bacqué & Biewener, 2013) se développe. Les enseignant·e·s traversent régulièrement des moments de vulnérabilité et d’impuissance. Notre recherche doctorale (Tschopp, 2019) porte sur la pratique d’écriture narrative des enseignant·e·s en s’appuyant sur notre questionnement : Qu’apporte l’écriture impliquée aux enseignant·e·s sur le plan du développement professionnel et du pouvoir d’agir en particulier et comment celle-ci s’est-elle mise en place et évolue-t-elle ? La recherche en sciences de l’éducation s’est intéressée aux écrits dans un but de professionnalisation. À notre connaissance, il n’existe pas d’étude de cette pratique du journal chez les enseignant·e·s, par ailleurs le lien entre ce genre d’écrit et le pouvoir d’agir de l’écrivant·e·s ne semble pas avoir été considéré. Nous faisons l’hypothèse que l’écriture journal de bord permet à ces personnes de sortir d’une possible sidération, de développer une capacité de penser et d’agir, de s’auto-réguler (Cosnefroy, 2010), de s’auto-accompagner et de ”tenir” dans leur profession.
Dans notre « société paradoxante » (de Gaulejac, 2017), les enseignant·e·s sont mis sous tension et certain·e·s inventent des stratégies pour retrouver ce sens mis en défaut (Roche, 2016). Parmi les attentes qui pèsent sur ces professionnel·le·s figurent une pratique réflexive et une autonomie assumée. Au cours de leur formation, la pratique réflexive est notamment stimulée par la forme écrite. Néanmoins, lors de leur carrière, ils et elles semblent peu y recourir.
Qu’ont à nous apprendre les personnes qui ont intégré cette modalité d’écriture à leur pratique ?, Comment se déploie cette expérience et quelles significations accordent-elles à cette stratégie ? L’expérience singulière des personnes qui ont intégré cette modalité d’écriture à leurs gestes professionnels sera approchée par des entretiens de type biographique (Delory-Momberger, 2014) et des entretiens d’explicitation (Vermersch, 2008). Ces narrations que nous recueillerons auprès d’enseignant·e·s du canton de Vaud en Suisse, permettront d’approcher et d’analyser la mise en place de ce genre d’écrit professionnel, leur développement et leur sens, comme le processus-même de cette écriture et de ses effets.
La mise en récit permet une nouvelle représentation du réel et ouvre à une forme d’invention de soi (Cyrulnik, 2019). Les apports du neuropsychiatre se rapprochent de ceux de la recherche biographique en éducation ; recherche et construction de sens qui accompagnent le récit de vie produisent des effets de formation (Dominicé, 2007).
Quant au pouvoir d’agir, nous reprenons la conception du processus de subjectivation de Bourgeois (2018) en quatre domaines (sentiment d’exister, agentivité, capacité d’indépendance, réflexivité). Nous mettons en perspective les propos d’auteurs des sciences de l’éducation comme Clot (2008), Pineau (1983), Carré (2010) et Eneau (2016) concernant l’agentivité ou le pouvoir d’agir, notions qui soulignent les capacités d’action et d’affranchissement des personnes ou des collectifs.
Notre communication découvre notre revue de littérature en lien avec notre problématique et déplie notre méthodologie de recherche et d’analyse. Les premiers résultats des analyses thématiques et catégorielles de nos données (Desmarais, 2016 ; Vermersch, 2009) sont esquissés.
Mots-clés : recherche biographique, méthodologie de recherche, pourvoir d’agir, identité, écriture réflexive
Public(s) cible(s)
Chercheursprofessionels du domaine
Nom de la manifestation
Colloque international Les histoires de vie dans un monde en transformation : au carrefour de la recherche, de la formation et de l’interventionDate(s) de la manifestation
27 et 28 mai, 3 et 4 juin 2021Ville de la manifestation
MontréalPays de la manifestation
CanadaPortée de la manifestation
internationaleParticipation sur invitation
ouiURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/4938Autre(s) URL(s) permanente(s)
https://sites.grenadine.uqam.ca/sites/hv/fr/hv2020Document(s) associé(s) à la référence
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