Soutien conditionnel, perceptions de soi et adaptation scolaire.

Abstract

De nombreuses recherches soulignent le caractère bénéfique du soutien des adultes signifiants (parents et enseignants) sur l’adaptation scolaire des élèves (Wentzel, 1998 ; Klem & Connell, 2004). Cependant, la qualité de ce soutien, en particulier l’absence de caractère conditionnel, est une dimension essentielle (Harter, Marold et Whitessel, 1992). On distingue deux types de soutien conditionnel : l’un positif quand il implique un supplément d’affection lorsque l'enfant atteint les exigences des adultes et l’autre négatif quand il implique un retrait d'affection lorsque l'enfant n’y parvient pas (Roth, Assor, Niemiec, Ryan & Deci, 2009). Une première étude examine les liens entre la perception du soutien conditionnel positif à la réussite scolaire (versus négatif) et des facteurs d’(in)adaptation scolaire. 525 élèves de CM1 (4ème année) de la région de Grenoble ont participé à l’étude. Les résultats montrent que la perception du soutien conditionnel positif comme négatif sont liées positivement au perfectionnisme négatif, au sentiment de ne pas contrôler sa réussite, à l’anxiété et négativement à la perception de sa compétence scolaire. Seul le soutien conditionnel négatif est lié négativement à la motivation. La seconde étude examine si les perceptions du soutien conditionnel positif et négatif affectent le sentiment de compétence dans d’autres domaines que l’école. Les données recueillies auprès de 236 élèves de CM2 de la région de Grenoble (5ème année) indiquent que seule la perception du soutien conditionnel négatif est liée négativement au sentiment de compétence dans divers domaines (social, physique, apparence physique, conduite) et à l’estime de soi. En conclusion, la perception d’un soutien conditionnel à la réussite scolaire (positif et négatif) semble délétère pour l’adaptation scolaire des élèves.