Tracer le travail de l’enseignant.e pour développer des ressources
Type de référence
Date
2019-09Langue de la référence
FrançaisEntité(s) de recherche
Résumé
Partant du constat que la compréhension de texte s’enseigne peu (Soussi et alii, 2008 ; Goigoux, 2013 ; Thévenaz, 2014), cette recherche, validée par le Centre romand de didactique des disciplines, vise à documenter le travail de l’enseignant·e relatif à la lecture et à la littérature en contrastant genres textuels et degrés scolaires par l’observation ciblée des moments de rupture que semblent être les passages d’un cycle à l’autre. Dans une perspective d’ingénierie et de transposition ascendante, il s’agira à terme de produire un instrument permettant d’enseigner la compréhension, facile à utiliser, souple, qui sera validé par l’usage. On devrait ainsi privilégier les modalités de confection, de diffusion et de transformation de ressources. Suivre ces modalités et comprendre les principes dynamiques qui les structurent impliquent de « tracer » les transformations successives de la conception à la mise en œuvre puis à l’évaluation. Ce traçage ne questionne pas seulement la méthodologie du chercheur·e, il questionne aussi le temps du travail de l’enseignant·e, la nature de ces instruments produits à différents moments, les liens entre ces instruments et le partage de ressources et de l’expérience entre les enseignant·e·s et chercheur·e·s.
Méthodologiquement, le projet « Lecture, littérature et numérique » s’inscrit dans le cadre d’une recherche orientée vers la conception (Sanchez & Monod-Ansaldi, 2014). Nous suivons trois enseignant·e·s de 4P et 5P, d’une part, puis de 8P et 9CO, d’autre part, en questionnant la transition entre les cycles (cycle 1 et 2, puis cycle 2 et 3). Nous soumettons aux enseignant·e·s des deux transitions deux mêmes textes contrastés (un album de fiction qui raconte et un texte qui relate), lesquels enseignant.e.s auront pour mission de confectionner une suite de tâches et d’agencer celles-ci dans une séquence d’enseignement en vue de développer la compréhension.
Adhérant à une théorie médiée de l’instrument et de son importance au niveau cognitif (Plane & Schneuwly, 2000), enseignant·e·s et chercheur·e·s pistent et discutent les choix posés à travers des temps de discussion enregistrés, l’observation d’enregistrements vidéos de l’enseignement dispensé et via un support informatique, le wiki. Ce dernier, comme artéfact évolutif matérialisable, permet dans un premier temps d’identifier les tensions, de suivre les modifications apportées tout au long de la linéarité du processus en terme de choix singuliers posés par le professionnel. Il devient ainsi instrument (Wirthner & Schneuwly, 2004 ; Rabardel, 2005) et implique des modes d’usage et des représentations renvoyant à des systèmes sémiotiques dialogisant les liens entre les chercheur·e·s et les enseignant·e·s. Dans un deuxième temps, exhibant à travers les traces numériques l’hétérogénéité des choix posés par les enseignant·e·s, pointant aussi certaines récurrences, il fait ressortir un noyau commun. Noyau commun que l’on nommera prototype dans le sens de fondamentum - qui reste la référence, ce qui est incontournable et qui est voué non pas à évoluer mais à être décliné par ce qui va être fait en classe. Comme prototype, et grâce aux différentes traces produites en lien, il permettra ainsi à son tour, selon un processus itératif , bien d’autres variations nécessaires à l’adaptation de l’instrument à la particularité de chaque contexte et des élèves qui le composent.
Nom de la manifestation
La trace dans la formation et la recherche en éducationDate(s) de la manifestation
12 et 13 septembre 2019Ville de la manifestation
DelémontPays de la manifestation
SuisseURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/3598- Tout ORFEE
- Détail référence