Tensions dans l’évaluation des stages : et si la question était ailleurs ?
Auteur, co-auteurs
Type de référence
Date
2014Langue de la référence
FrançaisEntité(s) de recherche
Résumé
Les formateurs de terrain expriment régulièrement la tension qu’ils vivent lorsqu’ils tentent d’articuler leur rôle de formateur avec celui d’évaluateur. Dans une recherche portant sur l’analyse de discours de 248 bilans de formations de formateurs de terrain écrits à l’issue de leur formation, nous avons catégorisé leurs propos relatifs à l’évaluation des étudiants en stage, et de difficultés qu’ils rencontraient par rapport à cette évaluation. L’objectif était d’appréhender leur problématisation des difficultés rencontrées. Les problématisations rencontrées sont principalement de deux ordres : les difficultés relatives à la référentialisation (Figari, 2014), et celles relationnelles. Dans le premier, ce sont surtout le enjeux de compréhension du référentiel de compétences, et son utilisation ainsi que les grilles associées. Dans le second, c’est d’une part la confrontation avec des adultes, d’autre part la confrontation à une personne que l’on a côtoyée pendant un semestre, et avec laquelle des liens se sont créés (André, 2016).
Ainsi, si des tensions apparaissent bien ans l’évaluation des stages par les formateurs de terrain, elles semblent cependant relative à un autre aspect de la configuration de l’évaluation des stages que relatives à la tension entre les rôles de formateur et d’évaluateur, ou dans l’articulation contrôle – accompagnement. Ce résultat est en accord avec l’observation qu’avec leurs élèves, l’articulation contrôle – accompagnement ne se trouve, à notre connaissance, rarement perçue comme problématique pour les formateurs de terrain.
Sans revenir sur les problématisations relatives à la référentialisation, que nous avons analysées ailleurs (André, 2016), nous mettrons en évidence que le modèle systémique de la communication (Watzlawick, Beavin, Jackson, & Morche, 1972 ; Bateson, Winkin & Bansard, 1995) permet de donner sens aux difficultés rencontrées, et pourquoi l’évaluation des élèves et des stagiaires ne présentent pas les mêmes enjeux. En nous appuyant sur 3 des axiomes de ce modèle, à savoir :
• Toute communication présente deux niveaux de signification : le contenu informatif et la relation qui lie les interlocuteurs.
• La communication est déterminée par le contexte dans lequel elle s'inscrit. Le contexte est un cadre symbolique porteur de normes, de règles, de modèles et de rituels d'interactions (Goffman, 1967, 1974).
• Tout échange de communication comprend des éléments symétriques et complémentaires selon qu’ils se fondent sur l’égalité ou la différence.
Nous mettons en évidence que tant la relation qui lie évalué – évaluateur, l’absence de cadre symbolique sur lequel s’appuyer dans l’évaluation des stages (a contrario de l’évaluation des élèves) et le déplacement de la frontière entre éléments symétriques et éléments complémentaires de la relation sont des éléments qui éclairent de manière qui nous semblent très pertinente les données issues de notre corpus.
Nom de la manifestation
2e colloque du gEvaPE : Évaluation, accompagnement et contrôle dans la formation pratique à l’enseignementDate(s) de la manifestation
12-13 mai 2014Ville de la manifestation
Université Concordia, MontréalPays de la manifestation
CanadaURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/914- Tout ORFEE
- Détail référence