L’impact des facettes de l’efficacité personnelle des enseignants sur leurs émotions, stress et burnout

Abstract

La profession enseignante est marquée par des demandes émotionnelles importantes pouvant conduire à un stress important et un épuisement professionnel (Yin et al., 2019). Le sentiment d’efficacité personnelle des enseignants (SEPE) – croyance en sa capacité d’organiser et d’exécuter les actions nécessaires pour maintenir un environnement propice à l’apprentissage – joue un rôle protecteur face aux défis et pressions du métier (Valls et al., 2020). L’objectif de cette recherche est d’examiner les relations entre différentes facettes du SEPE, les émotions des enseignants (Audrin et al., in press), leur stress (Dupret & Bocéréan, 2013) et leur burnout (Sassi & Neveu, 2010). Pour ce faire, nous avons comparé deux instruments mesurant le SEPE : la TSES (Valls et al., 2020) qui adopte une vision générale de l’enseignement avec trois dimensions (stratégies pédagogiques, gestion de classe, engagement des élèves) et l’ÉSEPGC (Gaudreau et al., 2015) avec cinq facettes plus spécifiquement liées à la gestion de classe (gestion des ressources, communication d'attentes claires, maintien de l'attention, relations sociales positives, gestion des comportements difficiles). Les résultats obtenus auprès de 411 enseignants en formation indiquent que les émotions en classe sont les variables les mieux expliquées par les facettes du SEPE (jusqu’à plus de 30% de variance expliquée pour l’anxiété), suivies par la lassitude cognitive. Les dimensions de la TSES sont globalement plus performantes pour prédire toutes les variables, sauf la joie dans l’enseignement et la fatigue physique liée au métier. Ces observations soulignent la nécessité de combiner différentes facettes du SEPE pour appréhender les dimensions des processus émotionnels et cognitifs liés à l'enseignement. Par ailleurs, les résultats suggèrent plusieurs pistes pour optimiser la formation des enseignants en ciblant des compétences spécifiques et en leur offrant un environnement de travail favorable, réduisant ainsi les impacts négatifs du travail émotionnel et améliorant l’apprentissage des élèves.