La place du corps de l’enseignant·e dans un dispositif de formation à l’intervention

Abstract

• Introduction et objectifs. Le corps de l’enseignant est souvent l’oublié de la formation à l’enseignement. Cela peut sembler paradoxal dans notre contexte de l’intervention en Education Physique ou en Sport où le corps apparaît comme un objet «naturel» de la discipline. Pourtant, le dispositif innovant mobilisé dans le cadre du programme de recherche FNS RESPIRE questionne le statut du corps dans le processus de formation au-delà de cette représentation plus commune dans nos lieux de formation. L’atelier vise, en prenant appui sur les traces personnelles récoltées au cours de l’expérience vécue, une mise en discussion collective des constituants du dispositif et du postulat original du programme FNS RESPIRE : une formation donnant une place au développement de la corporéité – soit la relation qu’une personne entretient avec son propre corps, le corps d’autres personnes et l’environnement (Emond, 2022) - permet le développement de compétences professionnelles particulières.

• Description de l’organisation de l’atelier. L’atelier propose aux participants dans un premier temps d’expérimenter le cadre, les conditions et le déroulement du dispositif de Communauté de pratiques RESPIRE selon Wenger (1998), tel que mis en oeuvre à la HEP Vaud. Sous la conduite de formateurs, en alternant pratiques d’outils somatiques et moments réflexifs (Emond et Rondeau, 2019), les participants identifieront dans un journal de bord les éléments significatifs de leur expérience corporelle afin de les rendre explicites. Ces éléments seront réinvestis ensuite dans des espaces d’échange en sous-groupes à propos des visées présentées plus haut, puis en collectif pour une mise en discussion des effets potentiels de cette offre de formation.

• Conclusions et perspectives.Les enjeux de cette proposition de dispositif résident dans le potentiel de changement et d’innovation que le concept de corporéité et la démarche somato-réflexive suggèrent tant pour les programmes de formation à l’enseignement que pour les formes de pratiques scolaires ou sportives. Ces pratiques, suscitant la prise en compte de soi, de l’autre, des espaces partagés, tout en développant des reconnaissances mutuelles, sont propices à des qualités d’empathie (Tisseron, 2011) liées aux enjeux d’inclusion, voire de durabilité.