Analyse de l’activité de l’enseignant d’éducation physique : les freins à la coopération entre élèves

Abstract

Face à la diversité des classes et malgré les bienfaits avérés de la coopération entre élèves (Rull et Margas, 2019; Servigne et Chapelle, 2017), les enseignants d’éducation physique (EP) prennent peu appui sur des dispositifs coopératifs (Cronin et al., 2020; Glavey, 2020). La littérature (Connac, 2022 ; Connac et Irigoyen 2023), précise les finesses pédagogiques de plusieurs notions (coopération, collaboration, compétition, entraide, pédagogie coopérative, apprentissage coopératif, etc.) afin de parvenir à les distinguer clairement et à les communiquer en contexte de travail. L’enjeu est de se positionner dans une « recherche fondamentale de terrain » (Clot, 2008) en analysant avec les acteurs les ressorts de leur activité. La méthodologie basée surtout sur des entretiens d’auto-confrontation simple et croisée, analyse la part subjective du métier par l’investigation de leur quotidien, leur vécu professionnel afin de comprendre ce qui les anime ou a contrario ce qui les « empêche » de faire coopérer. Les résultats montrent ce qui les fait agir ou non, les contraintes auxquelles ils font face, mais aussi les circonstances du développement de leur activité comme la « puissance » des entretiens-débats en présence d’un autre collègue et du chercheur.

Faced with the diversity of classes and despite the proven benefits of student cooperation (Rull and Margas, 2019; Servigne and Chapelle, 2017), physical education (PE) teachers make little use of cooperative frameworks (Cronin et al., 2020; Glavey, 2020). The literature (Connac, 2022; Connac and Irigoyen, 2023) highlights the pedagogical subtleties of various concepts (cooperation, collaboration, competition, mutual aid, cooperative pedagogy, cooperative learning, etc.) to clearly distinguish and communicate them in a work context. The goal is to position oneself within a framework of "field-based fundamental research" (Clot, 2008) by analyzing the dynamics of activity in collaboration with practitioners. The methodology, primarily based on simple and cross-confrontation interviews, explores the subjective aspects of the profession by investigating teachers’ daily experiences and professional lives to understand what drives them or, conversely, what "prevents" them from fostering cooperation. The findings reveal what motivates their actions (or inaction), the constraints they face, and the conditions under which their activity evolves, such as the "power" of debate interviews conducted with another colleague and the researcher.