Enseignement du design et démocratie technique

Abstract

Les principes de la démocratie technique nous rappellent le rôle de la consultation et de l’implication des citoyens dans la prise de décisions impliquant des choix techniques concernant tout un chacun. Pour y parvenir, Callon, Lacoumes et Barthes (2001) pointent le rôle de l’apprentissage de la controverse, du débat, de l’ouverture d’esprit, du changement de point de vue et de l’implication du collectif au sein de processus participatifs. Lequin (2014) réaffirme une réflexion sur le travail et la relation historique du développement de l’industrie pour comprendre la nécessité d’introduire les enjeux de démocratie technique au sein de la formation des citoyens. Il nous rappelle également la place de la « créativité populaire » contenue dans le savoir-faire des salariés qui a trop longtemps été occultée au profit de l’innovation des ingénieurs (ibid, 2014). Didier, Lequin et Leuba (2017) reviennent quant à eux sur le rôle de l’émancipation associée à l’activité de conception lorsque celle-ci intègre les besoins des usagers lors de la conception de systèmes simples ou complexes. En regard de l’activité de conception, Tortochot, Moineau et Farsy, (2020) mettent en évidence les différentes dimensions de la communication caractérisées en tant que métaconception. Celle-ci intègre des phases de représentations, de dialogues, d’argumentations et de négociations. Aussi, former des designers au XXIe siècle nécessite de développer ces différents savoirs ainsi que des capacités d’investigation et de recherche de solutions nouvelles et adaptées. De cette manière, ces concepteurs pourront faire face à des situations incertaines qui réclament la mobilisation des pensées créative, prospective et complexe.