Paysage et éducation en Anthropocène
Landscape and education in the Anthropocene
Auteur, co-auteurs
Type de référence
Date
2023-01Langue de la référence
FrançaisEntité(s) de recherche
Résumé
L’Anthropocène désigne une nouvelle ère géologique identifiée par les scientifiques Eugène Stoermer et Paul Crutzen au début des années 2000 (Crutzen et Stoermer, 2000). Désormais plusieurs scientifiques débattent pour officialiser ou non ce nouvel âge de la Terre, notamment au sein de l’Anthropocene Working Group (AWG). Cependant quel que soit le statut qui sera en définitive accordé à l’Anthropocène, il figure comme un épisode majeur (Gibbard, 2022), son rôle dans l’histoire (Bonneuil et Fressoz, 2013), pas plus que les conséquences des activités humaines, ne seront diminués ni effacés. Incontestablement l’humanité est entrée dans une nouvelle ère de sa relation à la Terre, avec « l’existence d’une bifurcation » (Lussault, 2020,105). Les sciences humaines et sociales, les sciences de l’éducation et les didactiques disciplinaires ne peuvent certainement pas restées à l’écart de cette nouvelle étape pour l’humanité. En effet, l’Anthropocène « nous somme d’inventer de nouveaux paradigmes et de nouveaux dispositifs si nous voulons comprendre l’état actuel du monde. (Gémenne et al., 2021, 11).
Si la relation à la Terre se pose sous un nouveau jour, il est question principalement de nos manières d’habiter et aussi question d’habitabilité, c’est-à-dire des conditions où la vie peut prendre forme et se maintenir. Selon cette optique, le paysage abordé comme relation, nous semble constituer une voie majeure pour l’éducation en Anthropocène.
En effet, le paysage notamment in situ, c’est-à-dire au sein d’une expérience corporelle, rend possible une appréhension du monde et des autres plus documentée, tant du point de vue poly-sensoriel, sensible, émotionnel, que social et cognitif. Le paysage qu’il soit ordinaire, banal, quotidien ou plus spectaculaire, conduit à une expérience de l’environnement dans lequel on se trouve alors, qui peut susciter des émotions, des affects, des connaissances, voire des convictions et des engagements. L’expérience paysagère pourrait ainsi être transformative au sein d’un dispositif scolaire collectif. Elle pourrait constituer un levier dans le contexte Anthropocène, pour révéler aux élèves le sens des lieux pour leur existence (Albrecht, 2020), en dehors de toute forme de normativité et hors essentialisation. Ce sont notamment les dimensions sensible et politique du paysage (Sgard et Partoune, 2019) qui seraient des atouts incontestables pour une éducation en Anthropocène. Il s’agira de formaliser cette perspective en termes d’apprentissages pour les élèves.
Résumé traduit en anglais
The Anthropocene refers to a new geological era identified by scientists Eugène Stoermer and Paul Crutzen in the early 2000s (Crutzen and Stoermer, 2000). Several scientists are now debating whether or not to make this new age of the Earth official, notably within the Anthropocene Working Group (AWG). However, whatever status is ultimately given to the Anthropocene, it stands out as a major episode (Gibbard, 2022), and its role in history (Bonneuil and Fressoz, 2013), as well as the consequences of human activities, will not be diminished or erased. Humanity has unquestionably entered a new era in its relationship with the Earth, with "the existence of a bifurcation" (Lussault, 2020,105). The humanities and social sciences, education sciences and subject didactics certainly cannot remain aloof from this new stage for humanity. Indeed, the Anthropocene "requires us to invent new paradigms and new systems if we are to understand the current state of the world" (Gémenne et al., 2021, 11). If our relationship with the Earth is seen in a new light, it is mainly a question of our ways of inhabiting it, and also a question of habitability, i.e. the conditions in which life can take shape and be sustained. From this point of view, we believe that landscape, approached as a relationship, represents a major avenue for education in the Anthropocene. Landscapes, particularly in situ, i.e. as part of a physical experience, make it possible to understand the world and others in a more informed way, from a multi-sensory, sensitive, emotional, social and cognitive point of view. The landscape, whether ordinary, banal, everyday or more spectacular, leads to an experience of the environment in which we find ourselves, which can give rise to emotions, affects, knowledge, even convictions and commitments. The landscape experience could thus be transformative within a collective school setting. It could be a lever in the Anthropocene context, to reveal to pupils the meaning of places for their existence (Albrecht, 2020), without any form of normativity or essentialization. In particular, the sensitive and political dimensions of landscape (Sgard and Partoune, 2019) would be indisputable assets for education in the Anthropocene. The aim will be to formalise this perspective in terms of learning for pupils.Nom de la manifestation
Journées d'étude "L'Éducation avec le paysage"Date(s) de la manifestation
25 et 26 janvier 2023Ville de la manifestation
Aix-en-ProvencePays de la manifestation
FrancePortée de la manifestation
internationaleParticipation sur invitation
ouiURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/6862- Tout ORFEE
- Détail référence