Former à construire les savoirs à travers les interactions langagières en classe : présentation et analyse d’un dispositif de formation initiale

Abstract

Notre communication vise à présenter et analyser un dispositif de formation initiale construit pour former des enseignant-e-s généralistes du primaire à interagir en classe de manière à repenser le cours dialogué (Veyrunes, 2017) pour favoriser les apprentissages des élèves. Ce module comprend : a) un cours de 20h exposant des concepts sélectionnés pour concevoir et analyser des interactions langagières en classe (Fillietaz & Schubauer-Leoni, 2008) ; b) des travaux pratiques (20h) durant lesquels les étudiant.e.s, par groupe de quatre, • planifient des interactions langagières qu’ils vont mener (et enregistrer) en classe durant leur journée de stage hebdomadaire ; • analysent, en groupe, ces interactions retranscrites à l’aide des concepts théoriques du cours ; Cinq cycles de cette démarche d’investigation sont conduits ; c) Un dossier certificatif construit par groupe de 4 étudiants, comprenant des préparations, des interactions transcrites, des productions d'élèves en lien avec ces interactions, des analyses et des commentaires formatifs à propos des interactions (minimum 5 interactions). d) Les six questions de l’examen oral individuel sont données dès le premier cours théorique ainsi que la grille de critères d’évaluation. Les étudiants sont invités à y répondre en illustrant leurs propos par des extraits d’interaction et des analyses extraites de leur dossier. Nous analysons notre dispositif de formation dans le but de réguler nos enseignements : Nous nous interrogeons sur nos choix conceptuels (éventail et articulation) et sur les tâches dévolues à nos étudiant-e-s, en recherchant une meilleure efficience dans nos actions de formation. Notre hypothèse est que l’analyse répétée des interactions préparées ensemble constitue une tâche de formation propice à la prise de conscience et à l’intégration des concepts théoriques en un outil d’analyse et d’action didactiques. Pour tenter de mettre à l’épreuve notre hypothèse, nous nous appuyons sur un ensemble de données récoltées durant le semestre comme des illustrations des progressions des étudiants tant au niveau des interactions transcrites que dans leurs analyses de ces interactions mais aussi nous avons soumis les étudiants à plusieurs tâches complémentaires en fin de semestre : • l’élaboration par groupe de quatre d’une carte conceptuelle/liste des concepts convoqués lors du cours qu’ils ont utilisés dans leurs analyses ; • la passation d’un questionnaire QCM portant sur la compréhension des principaux concepts théoriques du cours ainsi que leur degré de confiance par rapport aux différentes questions de l’examen ; • une séance de bilan du module leur demandant de relier les concepts théoriques et les compétences professionnelles ; • la passation d’un questionnaire d’évaluation de la qualité du module.