Variabilité : notion critique pour l’étude des enjeux sémiotiques des interactions de classe
Type de référence
Date
2022-10-06Langue de la référence
FrançaisEntité(s) de recherche
Résumé
Notre communication propose d’articuler deux théories de la connaissance et de l’apprentissage ; celle de la variation (Marton et Tsui, 2004) et celle des champs conceptuels (Vergnaud, 1990).
Pour Marton, apprendre ne peut se faire sans l’expérience de variations - la couleur devient notion à condition d’expérimenter au moins deux teintes - et l’ordre de ces variations est crucial pour les apprentissages (p.ex., Lo et Marton, 2011). Pour Vergnaud, apprendre revient à prendre conscience de "l’organisation invariante de la conduite pour une classe de situations donnée" (Vergnaud, 1990, p.136).
Tout en ignorant leur existence mutuelle, ces deux théories soulignent le caractère crucial de la variabilité pour les apprentissages disciplinaires. Nous présenterons ces deux ancrages et leur cohérence quant à la place de choix qu’ils donnent aux phénomènes langagiers et sémiotiques dans la mise en œuvre d’interactions de classe propices aux apprentissages.
Nous défendrons alors l’hypothèse qu’enseigner consiste à organiser les variations dans et entre les multiples registres sémiotiques utilisés pour désigner les contenus d’enseignement.
Des études empiriques sur la théorie de la variation, autant que sur la théorie des champs conceptuels, ont fait appel à des démarches cliniques ; respectivement, les "learning studies" (Holmqvist et Nyberg, 2014) ou l’ingénierie didactique (Artigue, 1988). Dans la perspective future de procéder nous-mêmes, avec des enseignants, à l’une ou l’autre de ces démarches pour éprouver notre hypothèse, notre communication décrira un outil en développement. Se basant sur la rencontre des travaux de Marton et Vergnaud, celui-ci a pour but d’intégrer la gestion des variations dans la planification d’une séquence d’enseignement. Il est destiné à générer, chez les enseignants, une réflexion anticipée concernant les aspects suivants des contenus d’enseignement :
- les concepts d’une séquence d’enseignement,
- leurs traits critiques,
- les variations nécessaires pour faire apparaître ces traits aux élèves,
- les signifiants pour désigner ces traits critiques et leurs variations,
- les invariants dont faire prendre conscience les élèves, et leurs multiples désignations.
Nous arguerons qu’un tel outil de scénarisation procure une conscience accrue des variations sémiotiques, non seulement à introduire dans une séquence d’enseignement, mais aussi à (faire) manipuler dans l’instantanéité des interactions menées en classe.
Nom de la manifestation
Interact2022 : Interactions langagières en classe et construction des savoirs dans les disciplines scolairesDate(s) de la manifestation
6 et 7 octobre 2022Ville de la manifestation
LillePays de la manifestation
FranceURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/6026- Tout ORFEE
- Détail référence