Enseignant·e·s et étudiant·e·s de Lettres : Se connaissent-ils ? Se comprennent-ils ?
Type de référence
Date
2022-07-01Langue de la référence
FrançaisEntité(s) de recherche
Résumé
Dans le cadre des XXIIIe Rencontres des chercheur·euse·s en didactique de la littérature, nous proposons de présenter une étude que nous avons menée à l’Université de Lausanne au cours de l’année académique 2020-2021. Inscrite au croisement d’un questionnement sur la littératie universitaire (Delcambre et Lahanier-Reuter 2012 ; Messier et al. 2016) et sur la lecture littéraire (Dufays, Gemenne et Ledur 2005), cette étude avait pour objectif de mettre en regard les perspectives des étudiant·e·s et des enseignant·e·s quant aux enseignements dispensés à la Faculté des Lettres. Incluant l’étude de quelques aspect généraux (notamment les objectifs des enseignements ou les types d’interactions lors du cours), l’enquête visait surtout à accéder aux deux points de vue relativement aux enjeux portés, au sein des enseignements, par la lecture, autant littéraire que scientifique.
Un premier volet qualitatif, mené à l’aide d’entretiens auprès de 9 enseignant·e·s et 9 étudiant·e·s, nous a permis d’extraire les dimensions semblant critiques à ces sujets. Ces premiers résultats ont alors nourri la construction d’un questionnaire en ligne, qui a autorisé le second volet quantitatif de cette enquête, rempli par 42 enseignant·e·s et 153 étudiant·e·s.
Les résultats obtenus suggèrent que les étudiant·e·s et les enseignant·e·s ayant participé à l’enquête partagent les mêmes perspectives sur un certain nombre de points ; les objectifs des enseignements proposés ou encore les types d’interactions mises en place. Sur d’autres points, les avis divergent ; parfois considérablement. Par exemple, sur le niveau de lecture des étudiant·e·s. Ces derniers se considèrent bien meilleur·e·s lecteurs·ices que ne les considèrent les enseignant·e·s. De même, étudiant·e·s et enseignant·e·s ont une perception bien différente de la nature des difficultés qui contraignent la lecture des étudiant·e·s. Quant aux conceptions de la lecture, les avis des deux groupes se rencontrent – notamment à propos des parts de compréhension et d’interprétation – autant qu’ils se distinguent – par exemple, sur la place que doivent y prendre les intérêts et interprétations personnels.
Pris dans leur ensemble, ces résultats – dont certains interpellent – permettent d’ébaucher quelques pistes d’interprétation. En les présentant et les discutant, nous espérons apporter quelques éléments de réflexion sur la question du rapport entre étudiant·e·s et littérature, ou plus spécifiquement entre étudiant·e·s et lecture littéraire et scientifique, utile à tout acteur de l’enseignement supérieur de Lettres. Cela paraît d’autant plus important que le sens, les enjeux et les attentes autour des notions de « lecture » et de « littérature » semblent parfois peu problématisés, mais aussi peu explicités au niveau de l’enseignement supérieur. En effet, si ces aspects sont parfois considérés comme « évidents », Fish (1982) figure parmi ceux qui montrent que le contexte de lecture conditionne les façons de lire, les étudiants étant alors prêts à lire un texte comme « littéraire » du moment qu’on le présente comme tel.
Nom de la manifestation
23e rencontres des chercheuses et des chercheurs en didactique de la littérature : L’élève et la littératureDate(s) de la manifestation
29, 30 Juin et 1er JuilletVille de la manifestation
GenèvePays de la manifestation
SuisseParticipation sur invitation
ouiURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/6022- Tout ORFEE
- Détail référence