La remédiation miracle à l’anxiété de performance en mathématiques ? Une étude comparant trois situations scénarisées en contexte évaluatif
Type de référence
Date
2022-09-13Langue de la référence
FrançaisEntité(s) de recherche
Résumé
L’anxiété de performance, une disposition individuelle particulièrement étudiée en situation de tests de mathématiques, se manifeste par des réponses physiologiques intenses et fréquentes, des inquiétudes ainsi que des pensées qui peuvent interférer avec la réalisation de la tâche en cours, péjorant ainsi les ressources cognitives (notamment attention et réflexion) lors des situations d'évaluation (Spielberger & Vagg, 1995). Cette forme d’anxiété, souvent associée au burnout scolaire et au stress, présente en outre des effets délétères pour la santé mentale et physique des adolescents (p.ex., Cremades et al., 2011 ; Meylan et al., 2011).
Dans ce contexte, l’objectif de cette recherche consiste à explorer la nature des situations d’évaluation en mathématiques et parmi ces dernières, plus spécifiquement, celles permettant de diminuer l’anxiété de performance. Partant de là, 115 élèves (dont 42 masculins) âgés de 15 à 33 ans d’un gymnase (n=49) ainsi que d’une école professionnelle (n=45) et commerciale (n=21) ont dû évaluer leur anxiété de performance via un questionnaire adapté d’une échelle multidimensionnelle d’anxiété de performance (Gomez & Gay, 2022) et ce tout en se projetant dans trois scénarios présentant un test de mathématiques comme (1) sans possibilité de remédiation, (2) avec l’opportunité de remédier à leurs résultats par un nouveau test en cas d’échec, la meilleure des deux notes étant conservée, (3) finalement avec l’opportunité d’effacer leur note et de refaire un nouveau test.
Les résultats principaux indiquent que les élèves rapportent autant d’anxiété lors d’une évaluation sans remédiation que lors d’une évaluation avec remédiation où la dernière des deux notes est conservée. En revanche, les élèves rapportent significativement moins d’anxiété de performance (autant au niveau physiologique qu’au niveau cognitif) lorsque la meilleure des deux notes peut être prise en compte.
Etayé par les recherches sur la mémoire (voir p.ex., Rowland, 2014), un avantage de proposer des tests de remédiation renvoie à la nette supériorité de « (se) tester » plutôt qu’« étudier », favorisant ainsi les apprentissages sur le long terme. La présente recherche précise en plus l’importance de proposer l’alternative entre les deux notes (originelle versus remédiée), si l’objectif visé constitue une diminution de l’anxiété de performance.
Proposer des remédiations pourrait ainsi présenter un double avantage : mieux mémoriser et minimiser l’impact néfaste de facteurs liés à l’anxiété pour évaluer avec une plus grande fiabilité les savoirs disciplinaires des élèves. Ces implications pédagogiques seront discutées lors de cette communication.
Nom de la manifestation
AREFDate(s) de la manifestation
13 au 15 septembre 2022Ville de la manifestation
LausannePays de la manifestation
SuisseParticipation sur invitation
ouiURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/5712- Tout ORFEE
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