Activités formelles et informelles d'apprentissage à domicile visant le développement des premières compétences en numératie et en littératie d’enfants de 4 à 6 ans : étude de l’influence du background familial ainsi que de l'environnement mathématique et scolaire offert par les parents à domicile

Abstract

Des études récentes ont démontré l’influence positive du contexte familial et des pratiques parentales sur le développement des premières compétences en numératie (Niklas, Cohrssen & Tayler, 2016). Il semble en outre que la qualité de l’environnement familial serait la principale source des différences de performances numériques observées au préscolaire (enfants âgés de 4-6 ans) (Starkey, Kin & Wakeley, 2014). Deux types d’activités distinctes peuvent être proposées par les parents à domicile : soit de type formel, soit de type informel. En accord avec Skwarchuk et ses collègues (2014), les activités formelles de numératie regroupent l’ensemble des expériences partagées par les parents et leur enfant au sein desquelles les adultes vont volontairement mettre leur enfant dans les conditions d’apprendre les mathématiques de façon à, intentionnellement, améliorer leurs compétences en numératie. Quant aux activités informelles, les apprentissages mathématiques réalisés par les enfants sont secondaires et résultent des échanges et des discussions qui ont lieu dans le cadre des interactions engendrées par l’activité elle-même (par exemple, jeu de plateau, activités de mesure dans le cadre d’une recette de cuisine, jeu de construction, bricolage, comparaisons de quantités ou encore le jeu avec l’espace). Des recherches récentes ont montré l’influence positive des activités tant formelles qu’informelles sur les premières compétences en numératie des enfants (Skwarchuk, Sowinski & LeFevre, 2014). Cette communication s’inscrit dans le projet de recherche MathPlay qui vise à développer les premières compétences numériques d’enfants du préscolaire (âgés de 4 à 6 ans) au travers d’une intervention basée sur des jeux mathématiques interculturels tant en contexte scolaire qu’en contexte familial. La présente communication se focalise sur un sous-échantillon de 135 élèves luxembourgeois à propos desquelles nous disposons de données parentales en début et en fin d’expérimentation. Le plan quasi expérimental de l'étude comprenait un groupe expérimental (GE) incluant deux conditions de traitement (GE1 - jeux à l'école et GE2 - jeux à l'école et à la maison) et un groupe contrôle (GC). Une intervention de 8 semaines a été mise en œuvre au sein de onze classes. L’impact sur le développement des compétences mathématiques des A été mesuré via un test administré individuellement à trois moments distincts : avant le début de l’intervention, directement après l’intervention et de façon différée (environ 8 semaines après l’intervention). Dans le GE2, les huit jeux mis en place dans les classes ont également été proposés aux parents afin qu’ils puissent jouer avec leur enfant à domicile. Les parents ont complété un questionnaire avant et après l’intervention (135 répondants sur 140 sollicitations) afin de recueillir leurs représentations et leurs pratiques déclarées en ce qui concerne : le type et la fréquence des activités formelles et informelles en numératie et en littératie, les attitudes des parents en ce qui concerne les mathématiques, les croyances des parents en ce qui concerne les objectifs poursuivis par l’éducation préscolaire, l’engagement parental à domicile et à l’école ainsi que la communication école-famille. Des données relatives au background familial ont également été collectées : plut haut diplôme obtenu, niveau socioéconomique, langue parlée à la maison, taille de la fratrie et situation familiale. L'objectif de cette communication est double : 1) chercher à comprendre en quoi les variables relatives aux pratiques déclarées, aux attitudes, aux croyances des parents ainsi que les variables de background peuvent expliquer les différences observées au niveau du type d’activités proposées et de leur fréquence et 2) chercher à déterminer dans quelle mesure l’appartenance au groupe expérimental dans lequel les jeux ont été transmis à domicile peut expliquer des différences observées au niveau du type et de la fréquence des activités proposées.