Les effets d’une intervention destinée à favoriser le développement des compétences en numératie à l’école et à domicile : quels effets pour quels élèves ?
Auteur, co-auteurs
Type de référence
Date
2021-03-18Langue de la référence
FrançaisRésumé
Les compétences mathématiques des jeunes élèves sont des prédicteurs forts de la réussite scolaire ultérieure (Duncan et al., 2007). Or, les jeunes élèves arrivent à l’école avec des connaissances très variables en la matière, celles-ci étant notamment fonction des stimulations reçues dans leurs familles, elles-mêmes associées au niveau socio-économique des parents (LeFevre et al., 2009). Étant donnés ces constats, les chercheurs s’accordent sur l’importance de stimuler ces apprentissages mathématiques d’une part dès les premières années d’école et d’autre part, dans la mesure du possible, au sein des familles (Starkey, Klein, & Wakeley, 2004).
Plusieurs études ont mesuré les effets d’interventions pédagogiques implémentées à l’école. D’autres études ont pour leur part mesuré les effets d’interventions mises en place auprès des parents pour les aider à soutenir le développement des compétences mathématiques de leurs enfants. Relevons que les défis sont conséquents pour que les choix méthodologiques ne biaisent pas l’échantillon de parents acceptant de participer à ce genre d’expérience. En effet, lorsqu’il s’agit, par exemple, de mesurer la fidélité d’implémentation par des visites à domicile ou de former les parents lors de soirées d’information, le risque est d’enrôler préférentiellement des parents de milieux favorisés (Sonnenschein, Metzger, Dowling, & Simons, 2016).
L’étude présentée ici (Mathplay) a cherché à mesurer la plus-value d’une intervention mise en place au niveau préscolaire (élèves de 4 à 6 ans) et à domicile (GE2, N=223) par rapport à une intervention mise en place uniquement à l’école (GE1, N=183) et à une condition contrôle (GC, N=163). L’intervention mise en place à l’école a consisté en huit jeux internationaux (domino, jeux de cartes, jeux de parcours, …) implémentés durant 8 semaines, à raison de 4 fois 20 minutes par semaine. Pour le groupe dans lequel l’intervention a également eu lieu à domicile, chaque jeu était hebdomadairement transmis dans les familles, accompagné d’un carnet de communication dans lequel les parents étaient invités à renseigner, notamment, la fréquence de jeu à domicile.
Les résultats ont montré que globalement, les élèves ayant bénéficié des jeux à l’école ont plus progressé que les élèves du groupe contrôle. Ceci n’a toutefois pas été le cas pour les élèves avec les compétences les plus basses, qui ont davantage profité de l’enseignement habituel. La condition expérimentale dans laquelle les jeux ont été transmis dans les familles a en revanche particulièrement profité aux élèves avec de faibles compétences. Il est également intéressant de constater que les parents ayant rapporté une fréquence élevée de jeux à domicile étaient de milieu socio-économique relativement défavorisé et étaient nombreux à parler à la maison une autre langue que celle de l’école. Ainsi, si l’intervention telle qu’elle a été mise en place à l’école nécessite des ajustements, l’intervention mise en place à domicile a visiblement permis d’atteindre les « familles d’intérêt ».
Nom de la manifestation
5ème colloque international du LasaléDate(s) de la manifestation
18-19 mars 2021Ville de la manifestation
ParisPays de la manifestation
FranceParticipation sur invitation
ouiURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/5450- Tout ORFEE
- Détail référence