Les jeux vidéo actifs en éducation physique face à l’hétérogénéité de la classe : une revue de littérature

Abstract

Malgré leur implantation dans la société et leur succès auprès des plus jeunes, les jeux vidéo et les missions d’apprentissage ont longtemps été perçus comme inconciliables. De plus, le mouvement, central en éducation physique contraste avec la représentation immobile du joueur de jeux vidéo devant un écran. Les jeux vidéo actifs (JVA) dépassent aujourd’hui ces considérations pour se développer dans un cadre scolaire au service de la mise en activité des élèves (Staiano & Calvert, 2011). Les premiers travaux sur les JVA à l’école ont principalement mis en avant les vertus motivationnelles de ces outils qui permettaient de favoriser la mise en activité grâce à leur côté ludique (Roure et al., 2015). Pour autant, la réponse aux problématiques pédagogiques, et notamment à la gestion de l’hétérogénéité en classe, est parfois moins mise en avant (Fluckiger, 2008). En s’appuyant sur les précédentes études scientifiques explorant les JVA à l’école, cette communication propose de faire le point sur les possibilités qu’offre cette modalité d’apprentissage en termes de différenciation pédagogique en éducation physique. Les différents paramètres permis par les jeux et leur automatisation sont particulièrement mis en avant pour favoriser l’individualisation des apprentissages en proposant différents niveaux de difficulté et des temps de répétition différenciés. Les feedbacks immédiats ainsi que les possibilités de comparaison des performances représentent également une aide intéressante pour les enseignants dans leur démarche d’individualisation. Pour autant, il est clair que les JVA ne représentent pas une solution en soi à l’hétérogénéité des élèves. A l’inverse, un traitement didactique et pédagogique semble nécessaire pour exploiter les opportunités de ces supports d’apprentissages au risque de faire apparaître des obstacles supplémentaires pour l’enseignant. En plus d’une formation spécifique des enseignants, ces résultats encouragent à intégrer les acteurs éducatifs dans l’élaboration de ces supports d’apprentissage.