Lesson study : dialogue de sourds ou de professionnalisation ?
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Type de référence
Date
2021-10Langue de la référence
FrançaisRésumé
Cette communication présente les résultats d’une thèse qui questionne la lesson study (ou LS) en tant qu’outil de formation et professionnalisation. Dans la littérature, la lesson study s’apparente à de la recherche-action conduite par un collectif de professionnel-les qui planifie, observe et analyse un moment d’enseignement (ou leçon de recherche), ce qui contribue à l’amélioration des pratiques et in fine à la qualité des apprentissages (Fernandez & Yoshida, 2004).
Les travaux de Maulini (2016) et Capitanescu Benetti & Maulini (2020) évoquent l’idée de différents rapports aux savoirs ou rapports au monde qui entrent en tension dans la formation. Le premier se qualifie de faillibiliste, dans le sens où les savoirs sont tenus pour vrais, tant qu’ils résistent à leur falsification (après Popper). Le second, qualifié de convivialiste, repose sur une valeur communément et implicitement invisible : celle d’un bien-être ou bien-vivre ensemble, sans conflits. Une hypothèse émerge alors : les controverses nécessaires à la construction de savoirs peuvent être annihilées par un besoin de cohabitation pacifique qui primerait sur le conflit cognitif.
La LS se présente comme un lieu dans lequel l'activité professionnelle s'essaie, se discute, se négocie, se confronte, au niveau des savoirs à et pour enseigner, des théories, des valeurs, des normes, des croyances ou encore des conceptions. Elle constituerait ainsi un lieu de rencontre privilégié des discussions entre les différents acteurs, théoriciens et praticiens, un lieu où les raisons d’agir se débattent, se construisent collectivement, ou autrement dit, un espace discursif où les vérités dialoguent et se raisonnent et qui chercherait à rallier des vérités différentes.
Qu’en est-il réellement ? Quelles sont les vérités énoncées, selon quel processus ou modalités discursives ? Autrement dit, comme le questionne le titre de la présentation, les échanges verbaux sont-ils de nature à provoquer le développement professionnel, contribuent-ils à la professionnalisation ou, au contraire, sont-ils qualifiables de « dialogue de sourds », car de l’ordre du convivialisme ?
Les données de la recherche proviennent d’une première expérience réunissant des enseignantes généralistes de l’école primaire et des chercheurs/formateurs du canton de Vaud en Suisse. Elles sont constituées par un corpus de transcriptions dont l’analyse dégage « des récits » que l’on peut saisir dans leurs modalités discursives (Nonnon, 1997).
Les résultats laissent apparaître des phénomènes s’apparentant à du convivialisme qui semble tout à la fois constituer une condition nécessaire et un obstacle au fonctionnement de la lesson study. Ils conduisent à formuler des pistes quant aux médiations et au rôle que peut prendre un-e facilitateur-trice (terme usité dans le champ pour définir l’accompagnateur/formateur/médiateur) dans une lesson study (Clerc-Georgy & Clivaz, 2016).
Nom de la manifestation
L'école primaire au XX1ème siècleDate(s) de la manifestation
12-14 octobreVille de la manifestation
ParisPays de la manifestation
FranceURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/5345Document(s) associé(s) à la référence
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