Interculturalité et genre: les compétences (scolaires et professionnelles) sont vraiment le seul critère de réussite?

Abstract

Aucun doute que la société suisse est une société moderne et démocratique. Une de ses préoccupations est ainsi la réussite sociale et professionnelle de tous.tes ses citoyen.ne.s. Malheureusement, les statistiques montrent que les hommes, blancs, hétérosexuels sont favorisés à la fois dans leur parcours scolaire et professionnel, dans le choix de leur métier, à l’embauche ou encore dans la réalisation de leur carrière. A l’inverse, les femmes, les personnes LGBTQ+, les personnes dites « racisées », issues de la migration, étrangères ou encore allophones souffrent de discriminations liées à leurs caractéristiques ethnoculturelles et/ou de genre. Toutefois, si on somme toutes ces personnes, elles représentent la majorité de la population. Cet état de fait est en contradiction avec le principe d’égalité des chances et d’équité non seulement de l’accès à la formation (scolaire et professionnelle) mais aussi de réussite. Pourquoi en 2021 persistent encore autant de discriminations ? Que faire pour un changement rapide des pratiques qui permettent aux jeunes en formation de réussir scolairement, professionnellement, socialement ? Comment transmettre aux jeunes en formation les valeurs fondamentales de la société suisse, moderne et démocratique, comme l’égalité entre les sexes, la non-discrimination raciale, religieuse et d’orientation sexuelle (Constitution fédérale, art.8 et Code pénale, art. 261bis) ? Ce webinaire vise à donner quelques inputs sur l’idée de « reconnaître, valoriser et tirer parti » des diversités ethnoculturelles et de genre avec une approche intersectionnelle (combinaison de diverses oppressions qui, ensemble, produisent un résultat unique et différent de toute forme de discrimination individuelle ; combinaison de différents facteurs discriminants comme l’origine ethnoculturelle, la classe, le genre, la religion, l’âge… ). Il s’agit dans un premier temps de prendre connaissance de quelques discriminations existantes dans la formation scolaire et professionnelle, de déconstruire les mécanismes de production des catégorisations, des stéréotypes et des préjugés qui conduisent à l’exclusion sociale et professionnelle de certaines catégories de personnes. Puis d’aborder des pistes d’action pour plus d’égalité et d’équité favorisant une approche positive de la diversité qui met en avant les enjeux de société, le potentiel des personnes concernées et qui va au-delà de la prise en compte des compétences (méritocratie). Dans cette optique, l’action du formateur.trice dans l’accompagnement de l’apprenant.e dans ses compétences, ses potentialités, son identité individuelle et professionnelle est fondamentale (passeur.sseuse / traducteur.trice culturel.le).