De l’élève autonome au parent impliqué

Abstract

Basée sur les données récoltées dans une enquête ethnographique réalisée dans un établissement secondaire en Suisse romande (enquête réalisée dans le cadre du projet Führung zur Selbstführung soutenu par le Fond national de recherche scientifique), cette contribution propose d’explorer les liens entre les dispositifs pédagogiques valorisant l’autonomie des élèves et les formes d’externalisation du travail pédagogique hors de la classe, reposant sur une implication des parents. En arrière-plan, sera traitée la question des inégalités scolaires induites par une organisation du travail qui tend à externaliser le traitement des difficultés scolaires. Sur la base d’observations ethnographiques réalisées durant 3 mois dans deux classes réunies pour leurs cours de mathématiques durant leur dernière année d’école obligatoire (11H), cette contribution s’attachera à présenter les caractéristiques attendues de l’élève « idéal » se cristallisant autour de la notion d’autonomie. On envisagera les différentes dimensions de l’autonomie attendue de la part des élèves, en terme de rapport au travail, à l’écrit, au temps et à l’autorité, notamment. On mettra en particulier en discussion l’hypothèse selon laquelle les normes éducatives libérales auxquelles se rattachent les dispositifs pédagogiques valorisant l’autonomie, parce qu’elles empêchent les enseignants d’exercer une contrainte directe et frontale, demandent de manière plus systématique de recourir à des ressources indirectes et latérales.