L’activité évaluative réelle des enseignants d’EPS face aux élèves en difficulté

Abstract

Cette communication vise à analyser finement l’activité évaluative des enseignants d’EPS vaudois suite à la réforme de l’évaluation sommative de 2015 (Grandchamp et al., 2020). Nous nous intéressons particulièrement aux tensions vécues par les enseignants d’EPS liées à la prise en compte de la diversité des élèves dans leur jugement évaluatif (Cogérino & Mnaffakh, 2008). Nous rendrons compte d’un travail de recherche clinique mené dans le cadre de notre travail de doctorat. Le cadre théorique mobilisé emprunte ses concepts à la Théorie de l’Activité (Engeström, 2000) et à la Clinique de l’activité (Clot, 1999). Une étude qualitative reposant sur 26 entretiens d’auto-confrontation auprès de six enseignants du secondaire 1 au cours d’une année scolaire a permis d’une part d’analyser leur activité évaluative réelle dans un contexte de réforme, d’autre part de comprendre leur développement grâce à la méthode de Bruno et Méard (2018). Nos résultats mettent en lumière des écarts à la prescription en réponse à des motifs et des contraintes, ainsi qu’une tendance à prendre en compte, de manière informelle, les progrès et l’engagement des élèves dans le jugement évaluatif des participants. Ils mettent en évidence des conflits intrapsychiques chez les enseignants d’EPS lors des évaluations sommatives. L’analyse de l’évolution de six préoccupations récurrentes permet d’entrevoir un développement potentiel de l’activité évaluative des participants accéléré sous l’effet de l’étude, notamment des entretiens d’auto-confrontation simple et croisée.