Interdisciplinarité et EPS : panorama, pistes investies et points aveugles

Abstract

L’École prend sens en ce qu’il existe un au-delà de l’École auquel il s’agit de donner accès via la transmission d’un héritage culturel. Cette transmission s’opère fondamentalement au travers d’enseignements répartis en une diversité de disciplines, l’idée étant qu’il sied de se spécialiser pour accéder aux références des contenus didactisés. Ce cloisonnement disciplinaire peut cependant susciter des enseignements vécus par certains comme une suite d’imposés dont ils ne perçoivent pas le bien-fondé ou l’unité. Un problème de sens pourrait alors limiter leurs apprentissages, leur mobilisation d’un acquis au-delà de la discipline l’ayant suscité ou une mise en système de leurs acquisitions (Tardif, 1999). Aussi l’adjonction d’enseignements interdisciplinaires (e.g. : Lenoir, & Sauve, 1998) peut-elle être envisagée pour favoriser la réussite de tous en évitant de tels effets pervers. L’École a ainsi fait l’objet d’injonctions à l’interdisciplinarité impliquant notamment l’EPS, conçue comme une discipline ayant portée transversale, en particulier en matière de santé et de citoyenneté. On dispose certes de repères pour œuvrer, avec le distinguo entre pluri- inter- et trans- disciplinarité, installé en amont dans le champ des sciences (e.g. : Klein, 1990). En ce domaine, cependant, ces repères ne sont pas forcément déterminants dans les tentatives interdisciplinaires opérées (McNamee, Fargier, & Camy, 2017). Aussi les pistes esquissées à l’École en la matière méritent-elles un essai de caractérisation. L’objet de cette communication est d’esquisser une telle caractérisation en appui sur les productions professionnelles telles qu’en rendent compte les écrits destinés à un lectorat intéressé par l’EPS (revues professionnelles francophones, sites Internet d’établissements, blogs…). Une analyse de contenu (e.g. : Bardin, 1998) permettra de caractériser les pistes empruntées et de dégager des possibles encore non investis, ou peu investis, en appui sur les apports des sciences cognitives et/ou de l’épistémologie et de l’anthropologie scolaires.