Développer et tester de façon expérimentale des aides à la lecture pour des élèves en difficulté.
Type de référence
Date
2020-09-02Langue de la référence
FrançaisRésumé
Ces cinq dernières décennies ont vu se confronter des visions très différentes de l’enseignement de la lecture, entre les méthodes dites « phonocentrées » et les méthodes « globales ». Ces débats ont donné lieu à différentes études de groupes (Braibant & Gérard, 1996 ; Goigoux, 2000) et à des méta-analyses (Bissonnette, Richard, Gauthier, & Bouchard, 2010 ; NICHHD, 2000), ainsi qu’à de nombreux travaux cognitivistes ayant démontré de façon expérimentale comment le·la lecteur·trice expert·e et l’apprenti·e lecteur·trice procèdent pour lire (Castles, Rastles & Nation, 2018 ; Sprenger-Charolles, 2016). Il est désormais bien établi que les apprenti·e·s lecteur·trice·s apprennent mieux lorsque les correspondances graphèmes-phonèmes leur sont enseignées de façon directe, systématique et explicite, et qu’un travail conséquent sur les stratégies de compréhension est déployé dès le début de la scolarité (NICHHD, 2000).
Toutefois, malgré l’identification de ces pratiques probantes et même lorsqu’elles sont bien implémentées, un certain nombre d’élèves rencontrent des difficultés, notamment en identification de mots. À leur égard, de nombreux moyens d’aides ont été développés, dont une petite partie seulement a été validée scientifiquement. En effet, si la recherche de pratiques fondées sur les preuves peine à s’imposer en sciences de l’éducation en Europe francophone, elle est encore plus rare et plus complexe à opérationnaliser lorsqu’elle concerne les élèves en difficulté.
La présente communication a pour but de présenter les travaux expérimentaux conduits dans notre équipe de recherche au sujet des élèves rencontrant des besoins éducatifs particuliers plus ou moins conséquents en lecture. Ces deux dernières années, une méta-analyse (Sermier Dessemontet, Martinet, de Chambrier, Martini-Willemin, & Audrin, 2016) ainsi qu’une étude expérimentale de groupe ont été réalisées pour identifier les pratiques probantes en matière d’enseignement de la lecture auprès d’élèves présentant une déficience intellectuelle. Un moyen d’enseignement de la lecture a été développé en français, inspiré des travaux plus nombreux en la matière effectués récemment aux États-Unis. Les résultats ont montré que les élèves ayant bénéficié de ce moyen ont progressé significativement plus que les élèves du groupe contrôle en lecture-décodage et en écriture-encodage. Des prolongements de ce travail sont en cours pour des élèves présentant une déficience intellectuelle associée à des besoins complexes en communication. Nous travaillons également au développement d’un moyen d’aide à l’identification des mots pour des élèves sans déficience intellectuelle mais peinant à décrocher en lecture. Ce travail repose sur une analyse minutieuse des principales difficultés de décodage en français, ce grâce aux travaux très conséquents réalisés ces dernières années en psycholinguistique expérimentale (base Manulex). Il est intéressant de constater que les outils d’évaluation existants ainsi que les aides fréquemment utilisées ne portent pas nécessairement sur les graphèmes les plus inconsistants en français. Cette étude vise donc à évaluer les cas de figure du code français posant le plus de difficultés aux lecteur·trice·s de 3-4H, à développer un moyen d’intervention en découlant puis à tester son efficacité expérimentalement.
Nom de la manifestation
Congrès 2020 du SSRE : les savoirs au carrefour de la recherche, des pratiques et de la formationDate(s) de la manifestation
31 août-2 septembre 2020Ville de la manifestation
BiennePays de la manifestation
SuisseURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/4565- Tout ORFEE
- Détail référence