Cette étude cherche à mieux comprendre la corporéité de l’enseignant et des élèves en situation d’apprentissage autorégulé du rythme en éducation musicale. D’une part, nous empruntons certains aspects théoriques de l’apprentissage autorégulé (Berger & Büchel, 2013 ; Cosnefroy, 2011) et des enjeux de contextes et des disciplines scolaires (Cartier et al., 2017 ; Schunck et Cleary, 2018). D’autre part, nous nous inspirons des travaux sur les dimensions de l’autorégulation de l’apprentissage musical (McPerson & Zimmerman, 2002) et des interactions enseignant-élèves (Giglio, 2015 ; ; Giglio et al., 2017 ; Chatelain et al., 2018). Du point de vue didactique, nous traitons la place de la corporéité de l’enseignant et de l’élève visant un développement de compétences rythmiques (Jaques-Dalcroze, 1920 ; Mili et al., 2013 ; Giglio, soumis). Quelle place l’enseignant donne-t-il à l’apprentissage musical autorégulé de l’élève ? Quelle situation didactique est mise en place ?
Nous observons trois leçons conduites par trois enseignantes qui engagent leurs élèves (de 6-8 ans) dans des tâches de perception, de reproduction et de créativité rythmiques.
Nous identifions comment les gestes issus de différents contextes d’une corporéité quotidienne servent à passer à d’autres gestes propres à un contexte spécifiquement musical. Nous discutons l’implication didactique de l’utilisation de ces gestes dans ces situations d’apprentissage autorégulé en musique.