Perdre la mémoire, au royaume du numérique.
Losing your memory, in the digital kingdom.
Auteur, co-auteurs
Type de référence
Date
2018-03Langue de la référence
FrançaisRésumé
La mémoire est fortement associée à l’identité de la personne. Celui qui perd la mémoire ne sait plus qui il est réellement. Il s’agit là de la mémoire des événements de notre vie, de nos choix, de nos apprentissages, des lieux fréquentés, de nos connaissances. Lorsque le vieillissement ou la maladie atteignent cette faculté, le rapport à l’identité devient problématique : qui suis-je ? Qu’ai-je fait ? Mais aussi : qui sont ces autres que je rencontre ? Quels sont nos liens ? Perdre la mémoire, c’est voir surgir au cœur de l’expérience quotidienne l’étrangeté. Une expérience qui ne peut plus être mise en mots, qui ne fait plus sens. Mais tout autre est la perte de mémoire due aux nouvelles technologies. Le sentiment d’étrangeté, de perte, apparaît, dans un premier cas de figure, lorsque la technologie n’est plus accessible. Plus d’internet, plus de réseau, perte d’un disque dur d’un ordinateur. C’est à ce moment seulement que l’on se rend compte de la perte de notre « mémoire » ou plutôt des traces qui lui servaient de support. Au quotidien, une immense mémoire nous semble accessible en permanence : des centaines, des milliers d’adresses, de numéros, d’informations, de photographies. À portée de main en quelques secondes. Le stockage en ligne, le « cloud », donne l’impression d’une indestructibilité de cette mémoire, comme dématérialisée, elle en acquiert presque un statut mystérieux, que son nom connote bien : le nuage. Et dans cette dimension, en apparence dématérialisée, la possibilité presque infinie de stocker textes, images et sons à distance et d’y accéder en tout temps et en tout lieu.
Résumé traduit en anglais
Memory is strongly associated with a person's identity. Whoever loses their memory no longer knows who they really are. It is the memory of the events of our life, our choices, our learning, the places we knew, our knowledge. When aging or illness damages this faculty, the relationship to identity can become problematic: who am I? What have I done in my life? But also: who are these others I meet? What are our links? Losing one's memory means seeing strangeness emerge at the heart of daily experience. An experience that can no longer be put into words, make sense. But quite different is the loss of memory due to new technologies. The feeling of strangeness, of loss, appears, in the first instance, when technology is no longer accessible. No more internet, network, or the loss of a computer hard disk. It is only then that we realize the loss of our "memory", or rather the traces that served as a support for it. On a daily basis, an immense memory seems to be permanently accessible to us: hundreds, thousands of addresses, numbers, information, photographs. Accessible in a few seconds. Online storage, the "cloud", gives the impression of indestructibility of this memory, as if it were dematerialized, it almost acquires a mysterious status, which its name connotes well: the cloud. And in this dimension, seemingly dematerialized, the almost infinite possibility of storing texts, images and sounds remotely and accessing them at any time and in any place..Titre du périodique
Prismes : revue pédagogique HEP VaudMaison d’édition
Haute école pédagogique du canton de Vaud (HEP Vaud)Ville d’édition
LausannePays d'édition
SuissePortée nationale / internationale
nationaleVolume / tome
24Pagination
8-11Public(s) cible(s)
professionels du domaineEtudiants
Grand-public
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http://hdl.handle.net/20.500.12162/3688Document(s) associé(s) à la référence
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