Traitement et usage des traces de la recherche dans un dispositif de recherche-formation en sciences

Abstract

Cette présentation vise à discuter les assises théorico-méthodologiques d’un dispositif de recherche-formation ancrée dans les pratiques ordinaires des apprenants (Leutenegger, 2000) et qui tente de saisir l’influence des normes professionnelles dans les difficultés de mise en œuvre de la démarche scientifique à l’école (DSE). En ce sens, cette recherche s’inscrit dans le courant actuel des practice-based evidence (Brick, 2017 ; Sensevy et al., 2018). Quel est le rôle du traitement des traces dans la dimension formative de ce dispositif ? Quels niveaux d’intelligibilité de l’arrière-plan épistémique et épistémologique des enseignants (Boivin-Delpieu et Bécu-Robinault, 2015, ; Marlot et Toullec-Thery, 2014) la mise en synergie de traces hétérogènes (quantitatives et qualitatives) nous permet-elle potentiellement d’atteindre ? L’analyse des traces relève donc d’une méthodologie mixte (Marlot, Audrin & Morge, 2019). L’analyse statistique (ACM) à partir d’un questionnaire de positionnement d’enseignants novices et expérimentés nous a permis de produire une classification hiérarchique ascendante donnant lieu à des groupes contrastés. Les résultats de cette première phase ont donné lieu à l’organisation d’une formation à la DSE qui concerne des enseignants volontaires appartenant à des groupes différents et joue ainsi le rôle d’un second recueil de données (enregistrement des interactions verbales entre les participants et des traces de l’activité). Les résultats montrent en quoi la mise en œuvre d’outils et de méthode de la recherche en sciences de l’éducation – relatifs à la mise au jour de normes professionnelles en cours dans le métier- peuvent, d’une part être à l’origine de la conception d’ingénierie de formation et d’autre part, potentiellement concourir au développement de savoirs pour enseigner les sciences.

This presentation aims to discuss the theoretical and methodological foundations of a research-training system rooted in learners' ordinary practices (Leutenegger, 2000) and which attempts to grasp the influence of professional standards on the difficulties of implementing the scientific approach in schools (DSE). In this sense, this research is in line with the current trend of practice-based evidence (Brick, 2017; Sensevy et al., 2018). What is the role of trace treatment in the formative dimension of this system? What levels of intelligibility of the teachers' epistemic and epistemological background (Boivin-Delpieu and Bécu-Robinault, 2015, ; Marlot and Toullec-Thery, 2014) does the synergy of heterogeneous traces (quantitative and qualitative) potentially allow us to achieve? Trace analysis is therefore based on a mixed methodology (Marlot, Audrin & Morge, 2019). Statistical analysis (ACM) based on a questionnaire for positioning novice and experienced teachers allowed us to produce a hierarchical bottom-up classification resulting in contrasting groups. The results of this first phase led to the organization of ESD training for volunteer teachers from different groups and thus acts as a second data collection (recording verbal interactions between participants and traces of the activity). The results show how the implementation of educational science research tools and methods - relating to the identification of professional standards in the profession - can, on the one hand, be at the origin of the design of training engineering and, on the other hand, potentially contribute to the development of knowledge for science teaching.