Faire coopérer les élèves en EPS

Abstract

Parmi les dispositifs susceptibles d’impacter positivement l’activité des élèves en éducation physique et sportive (EPS), le travail coopératif entre élèves apparaît comme une voie prometteuse. Certains présentent même les tentatives pour faire coopérer les élèves comme « une des plus grandes innovations éducatives de la période récente » (Gillies, 2014). Mais elles peuvent aussi, à l’inverse, faire émerger des déviances et du conflit interpersonnel qui dissuadent les enseignants de les mettre en œuvre (Méard, 2013). Plusieurs « modèles coopératifs » sont proposés dans la littérature : certains s’orientent explicitement vers un plus grand engagement des élèves (Bertucci et al., 2010), d’autres visent plutôt des effets sur les apprentissages (Velazquez Callado, 2012) ou sur les compétences sociales (Epinoux & Lafont, 2014 ; Goodyear & al, 2012). La difficulté à les analyser finement provient d’abord de la confusion des vocables (interactions, collaboration, coopération, …) qui cache des visées implicites différentes. Ensuite, les dispositifs coopératifs entre élèves en EPS sont multiformes (tutorat ou formes davantage symétriques, dyades ou groupes restreints, …). Enfin, ils relèvent de paramètres multiples : l’activité-support qui formate d’emblée le type d’interactions, la place sociale changeante de chaque élève dans les groupes, les différences de niveaux ainsi que des modes d’interdépendance entre élèves, (Barker et al., 2015). Cette communication vise à passer en revue la littérature scientifique récente sur ce sujet afin de débrouiller cette confusion conceptuelle et de proposer une grille de lecture. De là, dans un contexte de généralisation lente de ces dispositifs coopératifs sur le terrain, une piste de recherche sera évoquée, basée sur une analyse de l’activité d’enseignants d'EPS lorsqu’ils mettent en œuvre ces dispositifs de coopération entre élèves, leurs présupposés, leurs préoccupations.