De la classe d’accueil à la classe ordinaire : ce que les élèves nous disent de leur expérience d’une « intégration réussie ».
Type de référence
Date
2019Langue de la référence
FrançaisEntité(s) de recherche
Résumé
La Suisse romande connaît une diversification culturelle croissante de son public scolaire, avec une moyenne de 25 % d’élèves étrangers dans l’enseignement obligatoire (OFS, 2018). Une part non négligeable d’entre eux sont issus d’une migration récente et sont scolarisés en classe d’accueil à leur arrivée en Suisse. Les modalités de fréquentation de ces classes peuvent varier selon le cycle d’enseignement, les capacités de l’élève identifiées ainsi que les caractéristiques de l’établissement. Par ailleurs, les élèves allophones bénéficient de mesure d’appui en français parallèlement, subsidiairement ou en prolongement d’une scolarisation en classe d’accueil.
A la lumière des enquêtes sur la réussite scolaire (OCDE, 2016), l’efficacité de ces mesures d’accueil mérite d’être interrogée. En effet, non seulement les élèves issus de la migration rencontrent plus de difficulté à l’école, de manière générale, mais les élèves de première génération ainsi que les élèves allophones sont encore plus concernés par ces difficultés (OCDE, 2016). Par ailleurs, l’effet de l’origine culturelle toute chose égale par ailleurs persiste car les élèves de 2ème génération sont également sur-représentés dans les groupes d’élèves en difficulté scolaire (OCDE, 2016). Ces résultats soulignent donc l’incapacité du système à pouvoir proposer un enseignement adapté aux élèves issus de la migration et remettent en question notamment la qualité des dispositifs de l’accueil.
L’entrée que nous proposons dans cette étude est qualitative. Elle cherche à interroger le processus de transition de la classe d’accueil à la classe ordinaire qui est souvent décrit par les acteurs scolaires vaudois comme une « intégration ». Or, ce concept fait débat dans la littérature et les représentations d’une transition réussie ne sont pas toujours identiques (Ambühl-Christen, Da Rin, Nicolet, & Nodari, 2000). Si certains facteurs de réussite recueillent le consensus comme la maitrise de la langue ou les performances scolaires, d’autres semblent jouer un rôle bien moins perceptible par le personnel scolaire comme la reconnaissance de l’identité culturelle et du parcours de l’élève (Nicolet, Rastoldo & Badoux, 1997).
Nous souhaitons donc ici interroger ce concept à travers l’expérience de jeunes ayant fréquenté les classes d’accueil. Une méthodologie qualitative interprétative a été utilisée (Savoie-Zjac, 2000). Sept entretiens semi-directifs ont été conduits durant l’année scolaire 2016-2017 avec des jeunes scolarisés dans l’enseignement secondaire du canton de Vaud.
Les résultats montrent que la conception d’une intégration réussie se détache d’une vision centrée sur les apprentissages et la maitrise du français uniquement et met bien en avant la dimension de socialisation entre pairs. Le concept d’intégration est ici articulé étroitement avec celui de bien-être qui interroge l’expérience scolaire dans une approche plus holistique (Laguardia & Ryan, 2000).
Nom de la manifestation
AREFDate(s) de la manifestation
3-5 juilletVille de la manifestation
BordeauxPays de la manifestation
FranceParticipation sur invitation
ouiURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/2924- Tout ORFEE
- Détail référence