De l’inclusion à l’exclusion : analyse de la visibilité des marqueurs de la diversité dans les politiques éducatives québécoises et vaudoises

Abstract

Le mouvement de l’école inclusive est aujourd’hui présent dans la plupart des réformes des systèmes éducatifs d’Europe francophone et d’Amérique du Nord. Il vise plus de justice sociale à travers la réussite de tous les élèves. Au-delà de la lutte contre la ségrégation scolaire (Ramel et Vienneau, 2016), l’école inclusive entend proposer une école pertinente pour tous les élèves, quelque soit leurs caractéristiques socioculturelles et d’apprenant-es. Néanmoins, cette école pour tous soulève la question du rapport entre les différents marqueurs de la diversité et la place que cette école leur réserve. En effet, les politiques éducatives proposant des réformes inclusives, rendent visibles certains marqueurs et en occultent d’autres. Par ailleurs, ces marqueurs peuvent être associés à certaines mesures de réponse (dispositif pédagogique, mesure de soutien, etc.) qui exigent une identification des élèves. Comment les politiques agissent-elle sur cette reconnaissance de certaines caractéristiques et l’occultation de d’autres sachant par exemple que la recherche nous montre que certaines catégories d’élèves issus de l’immigration sont sur- ou sous-représentés dans les populations associées à l’adaptation scolaire? L’objectif de cette communication est d’analyser la manière dont les politiques éducatives vaudoises et québécoises rendent visibles ou invisibles les marqueurs de la diversité et d’identifier les enjeux soulevés pour la pratique des acteurs scolaires ainsi que pour la formation. A cette fin, nous utiliserons le carré dialectique du rapport à la diversité (Gremion, Noël et Ogay, 2013) et la typologie de Goyer (2017) quant aux différents rapports sociaux inégalitaires.