L’école inclusive au prisme de l’hyperdiversité de ses usagers : entre invisibilité et reconnaissance des élèves issus de la migration

Abstract

L’école inclusive constitue aujourd’hui un engagement politique de plusieurs systèmes éducatifs occidentaux (Ramel et Vienneau, 2016). Elle a pour objectif de permettre la réussite de tous en construisant une école juste et équitable où chaque élève aurait sa place. Projet récent si l’en est, l’école inclusive pourrait répondre au défi des inégalités scolaires dont sont plus souvent victimes certains groupes en particulier, notamment les élèves issus de la migration en Suisse (OFS, 2017) et les minorités racisées au Québec (Mc Andrew et al., 2008), les élèves de milieu défavorisé ainsi que les garçons de manière générale (OCDE, 2016). Or, force est de constater que la construction de l’école inclusive a surtout été portée par les acteurs du milieu du handicap et que le rapport à la différence culturelle n’est pas considéré avec la même valeur (Gremion, Noël et Ogay, 2013 ; Perregaux, 2010). Par ailleurs, l’identification des élèves issus de la migration comme des usagers de l’école inclusive soulève les risques d’un mécanisme d’altérisation de ces derniers, à travers une catégorisation en tant d’élèves à besoins éducatifs particuliers conduisant à des pratiques de sur-­‐ et sous-­‐identification des besoins de la part des praticien-­‐nes de l’éducation (Borri-­‐Anadon, 2016).

Ce panel a donc comme intention de soulever les enjeux que représente l’inclusion des élèves issus de la migration dans le paradigme inclusif en interrogeant les différents marqueurs de la diversité et leurs relations au sein de ce même paradigme. Une mise en perspective croisée sera proposée à travers des présentations émanant d’institutions académiques et scolaires. Elles tenteront de répondre aux questions suivantes : L’école inclusive est-­‐elle en mesure de répondre à une hyperdiversité de besoins? Certains besoins sont-­‐ils plus légitimes que d’autres ? Quelles réponses amènent la reconnaissance du marqueur culturel ? Permettent-­‐elles une réduction des inégalités ? Les dispositifs actuels de prise en compte de la diversité (classe d’accueil, soutien à l’apprentissage du français) sont-­‐ils adaptés au regard des objectifs de l’école inclusive?