L’enseignement-apprentissage de la lecture entre 5 et 11 ans : variations de l’usage de la matérialité au fil du temps
Auteur, co-auteurs
Type de référence
Date
2017-06Langue de la référence
FrançaisEntité(s) de recherche
Résumé
Notre contribution propose d’exposer une recherche longitudinale pour laquelle une cohorte d’élèves a été suivie à l’école française en Grande Section (élèves de 5-6 ans), au cours Préparatoire (6-7 ans), au Cours Élémentaire 1re année (7-8 ans), puis au Cours Moyen 2e année (10-11 ans), dans des situations ordinaires de classe lors de séances d’enseignement-apprentissage de la lecture.
Les fondations théoriques sont le paradigme vygotskien et la didactique de la lecture. La lecture, en tant que « processus complexe qui consiste à mettre en relation des symboles orthographiques avec leur son (phonologie) et leur signification (sémantique) » (Ziegler, 2008, p. 440), appartient au groupe des fonctions psychiques supérieures (Vygotski, 1934/1997). La compréhension du texte écrit est en effet une tâche complexe qui résulte de l’exercice des trois activités, d’identification, linguistique, mentale, lesquelles sont menées simultanément et en interaction (Goigoux, 2008).
Vygotski (1934/1997) définit le développement comme la prise de conscience des concepts et des opérations de la pensée. Chaque fonction psychique supérieure, caractérisée par la conscience, apparaît deux fois au cours du développement de l’enfant : d’abord comme activité collective et sociale (temps 1) donc comme fonction inter-psychique, puis comme activité individuelle et propriété intérieure de la pensée (temps 2), comme fonction intra-psychique (1935/1985). Nous portons en priorité le regard sur les situations éducatives d’enseignement-apprentissage de la lecture au service du premier temps du développement. Pour ce faire nous focalisons microgénétiquement les matérialités qui jouent dans ces situations. Ces observations successives aboutissent à faire percevoir le deuxième temps du développement, sur le long terme donc longitudinalement, de manière macrogénétique. Par ailleurs Gal’perin, disciple de Vygotski, soutient que l’action mentale passe progressivement du stade matériel ou matérialisé (concret ou physique) au stade langagier, puis à l’intériorisation (Bodrova & Leong, 2011). La matérialité se rapporte à ce qui est concret et directement perceptible par les sens (Larousse électronique). Nous englobons dans la matérialité : l’organisation de l’espace, les objets matériels, la corporéité-gestualité, les postures, les mimiques, la prosodie, la proxémie.
Nous réalisons une étude de cas dont le recueil des données est constitué de seize enregistrements vidéo, soient quatre prises de données par année scolaire. Pour chaque observation, concernant l’analyse macrogénétique, nous réalisons le synopsis à partir duquel nous sélectionnons des événements remarquables porteurs de matérialité, dont les analyses microgénétiques nécessitent l’utilisation de photogrammes. Nous focalisons microgénétiquement les matérialités qui jouent dans les situations observées (temps interpsychique). Ces observations successives aboutissent à faire percevoir l’internalisation de la lecture (temps intrapsychique), sur le long terme, de manière macrogénétique.
Les résultats font apparaître la matérialité comme un marqueur temporel du processus d’apprentissage. D’une part l’usage de la matérialité par l’enseignant décroît quand le savoir est maîtrisé ; d’autre part la matérialité passe des mains expertes aux mains enfantines quand le savoir est intériorisé. L’usage de la matérialité se donne donc comme indice du développement psychologique de l’élève au sens vygotskien.
Nom de la manifestation
SSREDate(s) de la manifestation
26 au 28 juin 2017Ville de la manifestation
FribourgPays de la manifestation
SuisseURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/2288- Tout ORFEE
- Détail référence