Dans un contexte de reconversion professionnelle, une alternance intégrative, vue comme la “complémentarité indispensable entre terrains et instituts de formation“ est-elle réellement possible ?

Abstract

Les filières secondaires de la HEP Vaud accueillent majoritairement des étudiants issus du milieu académique avec peu d’expérience professionnelle, on constate l’inverse depuis plusieurs années ; nombre d’entre eux présentent un parcours professionnel riche, parfois long et souvent dans un domaine tout autre que celui de l’enseignement. Avec des moyennes d’âge qui augmentent et un nombre croissant de reconversions professionnelles, les étudiants sont de plus en plus fréquemment contraints de conserver un emploi parallèlement à leurs études pour subvenir à leurs besoins. Si les cursus actuellement proposés ont fait leurs preuves, les réalités des étudiants doivent conduire les acteurs de la formation à accepter que d’autres types de parcours sont possibles. En se référant à la notion de flexibilisation sous un angle écosystémique (Paquelin, 2017) cette contribution vise à questionner les parcours de formation des futurs enseignants du secondaire tout en cherchant des possibilités d’innovation permettant de valoriser ce changement de public. Il s’agit notamment de reconsidérer la posture de l’étudiant, de le reconnaître comme facteur de sa propre réussite et d’envisager des modalités lui permettant de construire son cheminement dans sa formation. La flexibilisation peut se faire au niveau des parcours (rythmes, durée des études, acquis antérieurs, etc.), au niveau des modalités de formation (hybridation, présentiels - à distance, etc.) et au niveau des activités d’enseignement (alternance des activités, modalités d’évaluation, etc.). Si ce dernier relève des formateurs, les deux premiers représentent des enjeux institutionnels forts qui seront plus particulièrement discutés.