Le sentiment d’efficacité personnelle en didactique des langues
Auteur, co-auteurs
Type de référence
Date
2011-05-30Langue de la référence
FrançaisEntité(s) de recherche
Résumé
La théorie du sentiment d’efficacité personnelle [désormais SEP] du psychologue canadien Bandura (1997/2003) apporte un regard nouveau sur la dimension didactique et pédagogique de l’enseignement/apprentissage des langues.
Selon Bandura, l’un des facteurs de réussite d’une performance est cette capacité de percevoir les compétences dont on dispose pour les mobiliser ensuite efficacement dans une situation précise. Le SEP « refers to beliefs in one’s capabilities to organize and execute the courses of action required to produce given attainments » (Bandura, 1997, p. 3). Un individu qui a un faible SEP et qui doute de lui-même ne s’engage pas dans une tâche puisqu’il estime ne pas avoir les compétences. Dans le cadre de l’apprentissage des langues, l’apprenant possède des compétences linguistiques, mais c’est la mobilisation de ces dernières, par le biais d’un choix de stratégies, qui permet de réaliser la performance. Toutefois, un SEP élevé ne signifie pas l’obtention automatique du résultat préfixé (Bandura, 1997/2003, p. 13). Par exemple, un élève peut prendre des risques, s’engager pleinement dans une tâche complexe et persister sans forcément atteindre l’objectif de départ. D’autres facteurs, indépendants de l’individu, interviennent et donnent lieu à un résultat auquel on ne s’attendait pas. Bandura a été le premier à souligner que « certains des aspects les plus significatifs de la trajectoire de vie humaine se décident à la suite d’événements apparemment fortuits. Or la psychologie n’a jamais accordé à cette dimension de l’existence une grande attention [...] » (Carré, 2004, p. 12).
L’enseignant peut favoriser l’accroissement de cette capacité de perception qu’est le SEP à travers les modalités de réalisation des tâches proposées à ses élèves. L’objectif de cette communication est donc d’illustrer les quatre sources d’accroissement du SEP à savoir : l’expériences active de maîtrise qui est la réussite d’une performance complexe requérant un certain nombre d’efforts ; l’expérience vicariante qui consiste à observer une autre personne dans le but de pouvoir ensuite reproduire, par modelage, la même action ; la persuasion verbale qui est de l’ordre de l’encouragement et les états émotionnels et physiologiques qui consistent à analyser les changements du corps et de l’esprit et à en donner une signification à partir des expériences antérieures. Afin de mesurer le potentiel et les limites de la théorie du SEP, j’ai mené une recherche-action dans un lycée hôtelier de la Vallée d’Aoste en Italie durant le cours de langue et littérature françaises des classes de première et deuxième année. La présentation du cadre théorique s’accompagne donc de pistes concrètes d’actions didactiques en classe de langue. Par exemple, la réflexion de Bandura sur l’expérience vicariante montre que la production orale, sous forme d’exposé, se structure à partir du choix du modèle, de la démarche à suivre dans le processus de modelage et des conditions nécessaires pour qu’il y ait effectivement modelage. Ou bien encore l’expérience active de maîtrise consiste à s’approprier des contenus disciplinaires en réussissant une performance qui a demandé un effort important. Ceci permet ainsi de s’interroger sur la construction de l’environnement d’enseignement/apprentissage en vue d’un apprentissage en profondeur. Il s’agit donc de porter une lecture différente sur des pratiques quotidiennes en classe de langue et de commenter des situations concrètes qui ont été réalisées durant la recherche-action.
Nom de la manifestation
Journée de l’Acedle et du LidilemDate(s) de la manifestation
30 mai 2011Ville de la manifestation
GrenoblePays de la manifestation
FranceParticipation sur invitation
ouiURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/1399- Tout ORFEE
- Détail référence