Créativité, robotique et apprentissage de la grammaire
Type de référence
Date
2012-11Langue de la référence
FrançaisRésumé
La recherche de modalités différentes d'enseignement est devenue l'une des préoccupations de cette profession. Elle naît des recherches menées sur la motivation scolaire, la lutte contre l'échec scolaire, les stratégies d'apprentissage, etc. Alors comment enseigner la grammaire aujourd'hui ? Les nouvelles technologies pourraient-elles changer les pratiques d'enseignement de la grammaire ? Ces nouvelles pratiques permettraient-elles un apprentissage différent, voire plus efficace, des contenus grammaticaux ? La volonté de changer les pratiques nous a amenés en tant que formateurs des futurs enseignants de l'école primaire à la Haute Ecole Pédagogique du Canton de Vaud à proposer un séminaire interdisciplinaire de formation élaboré autour des nouvelles technologies. Aussi bien le séminaire que les recherches sous-jacentes se sont construits autour du cadre théorique de la psychologie de la créativité. En effet, selon l'approche multivariée de Lubart (2003), la créativité serait « la capacité à réaliser une production qui soit à la fois nouvelle et adaptée au contexte dans lequel elle se manifeste » (p. 10). Les futurs étudiants devaient ainsi concevoir une séquence d'apprentissage qui soit innovante et adéquate au plan d'études. Pour ce faire, des robots Bee-Bot ont été mis à disposition des étudiants. Ce robot se présente sous la forme d’une petite abeille programmable à l’aide de touches positionnées sur le dos.
La problématique de cette recherche-action de type expérimentation sociale (Barbier, 1996) menée durant le séminaire est la suivante : l'introduction du robot Bee-Bot permet-elle au futur enseignant de concevoir une séquence d'enseignement/apprentissage innovante qui favorise un apprentissage en profondeur ?
Trois supports sur l'apprentissage des langues ont été réalisés et deux concernent la grammaire de la langue.
L'analyse des productions des étudiants (présentées par le biais de vidéos, de textes et de photos) à partir des cadres théoriques de l'approche multivariée de Lubart (2003) et de la sociologie de l'objet (Blandin, 2002), montre notamment que les étudiants se les sont appropriés et ont construit leurs supports sur cette base théorique proposant ainsi aux élèves de vivre des expériences (Dewey, 2010) alliant le jeu et l’apprentissage. Ceci permet de soutenir la nécessité d’exploiter une pédagogie de la créativité (Puozzo Capron, sous presse) par le biais de l’intégration des nouvelles technologies, lors de la conception de ces différentes séquences didactiques.
En revanche, si l'on analyse ces supports selon l'ancrage de la didactique des langues, et plus exactement la nomenclature grammaire traditionnelle, structurale, générative, notionnelle et textuelle (Robert, 2008), les deux observations principales, développées durant la communication, sont les suivantes :
1. si la description mésogénétique en termes d'introduction d'un objet qu'est le Bee-Bot semble novatrice, le support créé pour permettre à l'élève d'apprendre ne fait que produire un exercice structuraliste qui permet à l'élève de s'entraîner sans construire véritablement de grammaire notionnelle-fonctionnelle ou textuelle. Ce déplacement mésogénétique ne change en rien la chronogénèse, le support technologique se réduit à un exercice d'application.
2. A contrario, certains étudiants saisissent la richesse de cette démarche pour tendre vers une grammaire notionnelle et pragmatique qui permettent introduire par le biais du jeu des situations d’enseignement/apprentissage basées sur des situations problèmes et de l’interdisciplinarité.
Cette analyse des travaux réalisés aboutit à la conclusion que le robot, par sa dimension ludique et atttractive, risque de masquer l'aspect structuraliste, mais ne permet pas de tendre vers l'élaboration d'une tâche complexe (Bouguignon, 2010). Ainsi, cette recherche-action se poursuivra durant l'année académique 2012-2013 avec comme nouvel objet d'interrogation : comment permettre à tous les étudiants de construire des séquences d'apprentissage avec les robots Bee-Bot qui visent à faire apprendre et non pas uniquement comprendre et où la grammaire n'est plus un objectif en soi (Cuq, 1996 ; Gardes Tamine, 2005 ; Courtillon, 2001) ?
Nom de la manifestation
Colloque « Enseigner la grammaire » de l’Ecole PolytechniqueDate(s) de la manifestation
15-16 novembre 2012Ville de la manifestation
PalaiseauPays de la manifestation
FranceURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/1392- Tout ORFEE
- Détail référence