Identité plurilingue, didactique monolingue. Le paradoxe de la Vallée d'Aoste
Auteur, co-auteurs
Type de référence
Date
2011-09Langue de la référence
FrançaisEntité(s) de recherche
Résumé
L’identité plurilingue de la Vallée d’Aoste s’est construite par son histoire (Omezzoli, 1995) qui a abouti au bilinguisme institutionnel actuel impliquant une parité d’heures dans l’enseignement de l’italien et du français. Même si la recherche a montré l’asymétrie des compétences entre les deux langues (Cavalli, 2005 ; Raimondi, 2006 ; Puolato, 2006 ; Conseil de l’Europe, 2008), l’idéologie valdôtaine (Puolato, 2006) aspire à une maîtrise maternelle de la langue française. Cette aspiration à la maîtrise équilibrée a influencé fortement la structuration du système éducatif. Il s’agira donc de présenter la 4éme épreuve de français de la Vallée d’Aoste au baccalauréat qui consiste en un calque parfait (ou presque) de la prima prova d’italien qui est nationale. L’apprenant valdôtain peut choisir entre trois typologies : la rédaction-dissertation, l’analyse-production et l’analyse littéraire. Un bref rappel historique de l’évolution de l’épreuve permettra de soulever les enjeux de la mise en place d’un examen ad hoc au territoire, à savoir :
un enjeu didactique visant le décloisonnement des disciplines et le transfert des compétences ; La recherche LaLa
un enjeu professionnel avec l’exonération de l’épreuve de français aux concours administratifs ;
enfin, un enjeu idéologique avec la dimension du calque qui laisse croire (ou voir) en des compétences symétriques.
Dans un deuxième temps, les problèmes soulevés par cette copie entre les deux épreuves seront mis en évidence. Au niveau linguistique, les néologismes créés pour calquer les typologies italiennes (rédaction-dissertation, analyse-production) sont porteurs d’ambiguïtés qui ne peuvent que renforcer le flou sur les pistes d’actions didactiques. Au niveau des représentations mentales, les modalités proposées renforcent l’idée d’un apprentissage maternel de la langue seconde (ou étrangère?), d’un apprentissage canonique de la production écrite et d’une évaluation en fonction d’un français normé (Cavalli, 2005). Au niveau didactique, un curriculum plurilingue impliquerait un décloisonnement de l’apprentissage entre les disciplines linguistiques et non linguistiques en vue d’une préparation efficace à ces épreuves. Cependant, la recherche montre justement cette absence de la didactique plurilingue et décloisonnée (Romei, 2007 ; Groupes de directeurs généraux et d’enseignants, 2007). Au niveau pédagogique et épistémologique, l’inadéquation entre les modalités de la 4éme épreuve et la définition même de la compétence plurilingue déséquilibrée du Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues (CECR, 2001) fait que la 4éme épreuve aspire encore au mythe du bilinguisme comme maîtrise parfaite des deux langues et ne valorise en rien la compétence plurilingue. Pour appuyer une telle affirmation, une synthèse d’une enquête quantitative, menée dans les classes de 1ère et de 5éme des établissements secondaires de la Vallée d’Aoste (Puozzo, sous presse), permettra de mettre en évidence le fait que la 4éme épreuve ne devrait pas être la copie conforme de la prima prova. Cette enquête montre que les élèves valdôtains ont une perception déséquilibrée de leurs compétences entre l’italien et le français et que l’épreuve valorise certes les parcours formatif des lycées généraux, mais dévalorise celui des instituts techniques et professionnels.
Pour conclure, quelques solutions seront proposées en vue de l’amélioration de la 4éme épreuve dans une perspective de valorisation de la compétence plurilingue déséquilibrée (Puozzo, juin 2011).
Nom de la manifestation
Colloque de la Società di Linguistica ItalianaDate(s) de la manifestation
26-28 septembre 2011Ville de la manifestation
Aosta-TorinoPays de la manifestation
ItalieURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/1386- Tout ORFEE
- Détail référence