La mixité et la non mixité en EPS : le point de vue des élèves
Type de référence
Date
2015-06-30Langue de la référence
FrançaisEntité(s) de recherche
Résumé
Dans un contexte international où la problématique du genre à l’école devient un « thème crucial » (Rapport Eurydice, 2010, p 3), notamment au regard des inégalités et des stéréotypes sexistes présents dans les établissements scolaires, la perspective d’un retour à la non mixité est aujourd’hui discutée et envisagée dans certains pays (Yates, 2011). A ce propos, afin d’améliorer la qualité de la formation proposée aux élèves, le débat autour l’enseignement de l’éducation physique et sportive (EPS) en contexte mixte ou non mixte occupe une place importante et fréquemment débattue (Hills, 2012). Parce qu’on ne saurait « penser le corps sans son sexe, sans la sexuation » (Fraisse, 1996, p. 10), l’EPS est une discipline scolaire directement impliquée dans le processus de construction du genre. Discipline historiquement vue comme une arène masculine (Connell, 2009), la mixité pose certaines difficultés en EPS, tant au niveau de la réussite des filles que la présence et le maintien de stéréotypes sexistes (Fagrell, Larsson & Redelius, 2012). Au sein du canton de Vaud, en classe de secondaire 1, l’enseignement de l’EPS s’appuie à la fois sur un contexte mixte et non mixte. L’objectif de cette étude est de connaître le point de vue des élèves à propos de ces deux contextes d’enseignement en EPS. Filles et garçons, collégiens et gymnasiens, qui vivent (secondaire 1) ou ont vécu (secondaire 2) un enseignement mixte et non mixte en EPS, ont pu nous donner leurs propres ressentis et préférences. Ce projet s’appuie sur la mise en place de sept « focus group », rassemblant au total 32 élèves, 16 filles et 16 garçons. Nos résultats montrent que les filles souhaitent toutes s’engager en EPS dans un contexte mixte. La mixité est vue comme une source de motivation, notamment parce qu’avec les garçons, le niveau de pratique est plus élevé. Les filles évoquent toutefois certains inconvénients propres à la mixité en EPS, avec la présence de garçons trop individualistes dans le jeu, une perspective ne leur permettant pas de s’exprimer. Certaines filles soulignent l’obligation de faire ses preuves pour être acceptées par les garçons, au risque d’être rejetées. Du côté des garçons, les préférences envers la non mixité sont plus nombreuses. Rester entre garçons tend à rendre le niveau de pratique plus élevé, loin des problèmes posés avec la motivation et le niveau de certaines filles, notamment celles non sportives. Ils insistent sur la spécificité de la discipline et ses relations avec le monde du sport, un domaine plus proche de l’idéal masculin que féminin. Les points de vue divergents des élèves, filles et garçons, et les différentes remarques partagées et stéréotypées à propos de l’autre sexe nous amènent à questionner la manière de gérer la mixité et la non mixité en EPS, tant au niveau des apprentissages propres à la discipline, qu’à un niveau plus général et plus proche d’enjeux relatifs à la reconnaissance de l’autre, et de l’autre différent (Tischler, 2013).
Nom de la manifestation
Discourses on quality and educationDate(s) de la manifestation
30 juin 2015Ville de la manifestation
Saint-GallPays de la manifestation
SuisseURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/1141- Tout ORFEE
- Détail référence