« Doing gender » et analyse de l’activité des élèves au sein de classes mixtes et non mixtes en EPS
Type de référence
Date
2016-06-30Langue de la référence
FrançaisEntité(s) de recherche
Résumé
Parce qu’on ne saurait « penser le corps sans son sexe, sans la sexuation » (Fraisse, 1996, p. 10), l’éducation physique et sportive (EPS) est une discipline scolaire directement impliquée dans le processus de construction du genre et dans l’égalité entre les sexes. Historiquement vue comme une arène masculine, la mixité en EPS n’est pas sans poser certaines difficultés aux enseignants, tant au niveau de la réussite des filles que dans la présence de nombreux stéréotypes de genre (Fagrell, Larsson & Redelius, 2012). En contexte mixte, certaines études soulignent ainsi le maintien « d’une loi des garçons » (Patinet-Bienaimé & Cogérino, 2011, p. 3) et d’une certaine « marginalisation des filles » (Wright, 1996). Critiquée en tant que principe pédagogique, la mixité est aujourd’hui de plus en plus remise en cause dans certains pays. A une échelle internationale, le débat autour de la séparation des sexes en EPS continue ainsi d’occuper une place importante, fréquemment débattue (Berg & Lahelma, 2010 ; Couchot-Schiex & Deriaz, 2013). En Suisse, au sein de certains cantons (e.g., Genève, Vaud), l’enseignement de l’EPS s’appuie à la fois sur un contexte mixte et non mixte. Aujourd’hui, les études réalisées sur la non mixité en EPS (et plus généralement à l’école) restent limitées, notamment celles privilégiant une approche qualitative (Van Acker, Carreiro da Costa, De Bourdeaudhuij, Cardon & Haerens, 2010).
Cette communication vise à présenter les premiers résultats d’un travail de doctorat (en cours de réalisation) mené sur la construction du genre en EPS au sein de classes mixtes et non mixtes. Ce travail s’est basé sur la mise en place de 19 focus groups rassemblant 96 élèves (50 filles et 46 garçons), scolarisés en secondaire 1 ou en secondaire 2. Basée sur une approche qualitative, cette recherche s’appuie sur la théorie du « doing gender » qui définit le genre comme tout un « ensemble d’actes corporels, de gestes, de comportements et d’activités, réalisés en situation d’interaction et produisant de la différence sexuelle » (Vuille, Malbois, Roux, Messant & Pannatier, 2009, p. 7). Les discussions collectives menées avec les adolescentes et les adolescents nous ont ainsi permis de rendre compte des différentes
expériences vécues par les élèves en contexte mixte et non mixte. Les premiers résultats obtenus et l’analyse de l’activité des élèves permettent ainsi la construction de catégories d’expériences ou encore de « moments qui font le genre » et qui participent à la construction de la masculinité et de la féminité.
Nom de la manifestation
Société Suisse pour la Recherche en EducationDate(s) de la manifestation
29 juin - 1er juilletVille de la manifestation
LausannePays de la manifestation
SuisseURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/1140- Tout ORFEE
- Détail référence