Compétences transversales et compétences disciplinaires : une offre de formation continue aux logiques différentes

Abstract

Selon un cadre analytique emprunté à Dupriez (2007), le fonctionnement des établissements scolaires et les logiques de collaboration entre enseignant·e·s résulteraient substantiellement de la structure disciplinaire proposé par les plan d’études, mais également du découpage de la scolarité en cycles d’enseignant. Aussi, les disciplines constitueraient des éléments particulièrement structurants pour les établissements scolaires, mais également pour les institutions de formation comme pour les professionnel·le·s qui les composent (Reuter, 2019).

Cette communication se proposait dès lors d'explorer l'hypothèse que les compétences transversales, de par leur caractère transdisciplinaire – i.e. qui dépasse une vision segmentée par et centrée sur les disciplines (Develay, 2023, cité par Bourgoz Froidevaux et Schneider, 2022), ne convoqueraient pas les mêmes représentations et comportements que les compétences didactiques (directement en lien avec les savoirs disciplinaires) lorsqu’il s’agit pour les formatrices et formateurs de concevoir des formations continues visant à les développer ou développer l’habilité à les enseigner. Plus précisément, nous postulions ici que les formations continues dédiées aux compétences transversales seraient proposées à un public plus large, moins spécifique, que les formations continues dédiées aux compétences didactiques.

Nos analyses réalisées sur les quelque 620 formations continues proposées entre 2021 et 2024 dans les programmes annuels successifs de la HEP Vaud tendent à confirmer cette hypothèse en montrant l’impact du type de compétences visées (transversales vs didactiques) sur d’une part l’étendue des cycles cibles et des fonctions cibles, et d’autre part le type d’inscription proposé (individuelle vs collective), ce qui nous a conduit à interroger le levier que représente la formation continue des enseignant·e·s dans le développement de leurs compétences transversales et de celles des élèves, mais également ses limites dans un contexte dominé par une logique disciplinaire.