Construction du sentiment d'efficacité personnelle en gestion de classe par le pouvoir d'agir

Abstract

Notre contribution vise à étudier le développement du sentiment d’efficacité personnelle (SEP) en gestion de classe (Gaudreau et al., 2015) d’enseignants en formation. Cette recherche s’inscrit dans un dispositif de formation qui articule deux approches transversales : le développement du pouvoir d’agir (DPA ; Vallerie & Le Bossé, 2006) et l’analyse de l’activité (Barbier, 2019). Nous postulons qu’une formation étayée principalement sur ces deux approches permet le renforcement du SEP en gestion de classe des enseignants en formation. L’enjeu est important, puisqu’en termes de gestion de classe, les enseignants disposant d’un SEP et qui font face aux comportements difficiles des élèves, sont plus enclins à développer des pratiques éducatives adaptées aux aspirations des élèves. Par ricochet, les élèves développent alors des attitudes plus positives dans leurs apprentissages et leur développement. Ainsi, l’impact sur leur vécu scolaire et leur réussite s’avère positif (Gaudreau et al., 2015). De plus, nous visons aussi à développer tant les capacités réflexives que la capacité à agir face à des situations problématiques en gestion de classe en proposant aux enseignants en formation une démarche par une démarche d’analyse personnelle et structurelle (Vallerie & Le Bossé, 2006) qui permettrait d’augmenter leur agentivité (Ricœur, 2000).

Nos réflexions soulèvent plusieurs questions : quel est l’impact d’un module de formation dans l’ensemble de la formation sur le développement du SEP ? comment le DPA peut-il renforcer les compétences réflexives des étudiants ? quelles relations entre le DPA et le développement du SEP ?

Notre méthodologie de recherche, dans une perspective qualitative, vise à faire émerger les changements dans les postures, les gestes professionnels, les compétences transversales et le SEP en gestion de classe des enseignants en formation. Elle s’appuie sur une analyse de transcriptions de focus group (Greenbaum, 1997) et de textes produits par les étudiants dans le cadre de leur formation. Une analyse du contenu de ces sources en interjuge est ensuite effectuée.

Les résultats préliminaires laissent penser que le dispositif proposé impacte positivement le SEP des étudiants en termes de gestion de classe. En effet, l’approche des problématiques en gestion de classe par le DPA aurait permis, selon les propos des étudiants dans le focus group, d’identifier les problèmes de manière concrète dans « l’ici et maintenant », de prendre en compte les enjeux des élèves et les enjeux invariants, afin de trouver la plus grande marge de manœuvre possible dans leurs choix pédagogiques et de se donner plus de liberté dans leur prise d’initiative dans le cadre de leur enseignement.

Quelques limites et les prochaines étapes de la recherche seront également abordées.