Enjeux d’une analyse « compétences ouvertes vs fermées » dans le cadre de dispositifs d’évaluation favorisant l’empowerment des participants et le transfert de leurs acquis dans l’environnement professionnel

Abstract

Le transfert des apprentissages renvoie au niveau 3 du modèle de Kirkpatrick. Il se définit comme l’utilisation, dans le milieu professionnel, de nouvelles compétences acquises en formation. Plusieurs études pointent un problème de transfert dans le cadre de formations continues (Burke et Hutchins, 2007). D’après les travaux de Roussel (2011), ce problème semble être influencé par la nature même des compétences visées par la formation. Certaines formations continues développent davantage des compétences dites ouvertes et d’autres plutôt des compétences fermées (Yelon et Ford, 1999). Les compétences ouvertes sont caractérisées par une ouverture des possibilités d’accomplissement de son travail. Elles sont mobilisées dans des situations qui demandent à l’individu de combiner les savoirs intégrés en formation avec des connaissances, habiletés et attitudes acquises ailleurs (De Rijdt et al., 2013). Les compétences fermées s’appliquent dans un environnement plus contraignant, qui laisse peu de liberté sur la manière d'accomplir une tâche, mais qui donne aussi des indications utiles sur la manière d’atteindre la performance attendue sur le poste de travail (Blume et al., 2019). Cette étude a pour but d’évaluer l’impact du type de compétences développées en formation sur le transfert des apprentissages. Elle compare les effets de 13 formations continues destinées au personnel d’un centre hospitalier universitaire en Suisse, dont chacune favorise des compétences ouvertes et/ou fermées. Pour chaque formation, le transfert a été évalué au moyen d’un questionnaire d’autoévaluation des compétences qui a été administré avant et après la formation. Des tailles d’effet ont été calculées (Barry et al., 2016) pour chaque formation et pour chaque type de compétences. La comparaison des tailles d’effet permet de discuter de l’influence sur le transfert du type de compétences développées. La communication se conclut par une discussion sur les apports complémentaires de ce type d’évaluation des compétences sur l’empowerment des acteurs de la formation.