Compétences émotionnelles: étude des besoins de formation rapportés par de futurs enseignant·e·s (Haute école pédagogique du canton de Vaud)
Type de référence
Date
2023-06Langue de la référence
FrançaisEntité(s) de recherche
Résumé
Le domaine de la formation à l’enseignement s’est montré de tout temps poreux aux idées circulant sur l’avenir de la société, et donc continuellement réinterrogé dans ses missions. Aujourd’hui, cela se traduit par un attrait accru pour les questions comme le numérique, le développement durable, etc., l’idée étant de préparer les apprenants, futurs acteurs de la vie politique, économique, culturelle, à « faire société ». On observe, entraînée dans ce sillage, une reconsidération de la nature même des prestations à délivrer, qui intègrent en plus des connaissances classiques, des compétences professionnelles. Le Plan d’étude romand fournit une illustration de l’évolution de ces attentes (compétences collaboratives, communicatives, réflexives, etc.).
Notre recherche s’intéresse aux compétences émotionnelles, plébiscitées tant dans les recherches actuelles que sur le terrain comme en attestent l’engouement pour des courants comme l’éducation positive préconisant le bien-être psychologique (Seligman et al., 2009), ou la mise en œuvre, en Suisse romande, de démarches ou méthodes visant à sensibiliser à cette question (Grandir en paix). Elle vise à identifier les enjeux de formation que représente, pour des futur·e·s enseignant·e·s au primaire et secondaire (I et II), la gestion des émotions, la leur et celles des élèves.
Selon Mikolajczak et al. (2020), les compétences émotionnelles réfèrent aux différences dans la manière dont les individus identifient, comprennent, expriment, utilisent et régulent leurs émotions et celles d’autrui. Nombre d’études accréditent l’idée selon laquelle ces processus sont à l’œuvre dans l’apprentissage à l’instar des processus cognitifs, métacognitifs, sociaux et moteurs, concourant à le favoriser ou le freiner (Boekaerts, 1999). Ils constituent aussi des facteurs prévenant les problèmes comme la violence, l’abus de substance, l’absentéisme et l’abandon en classe (Martinsone et al., 2020). Or, l’enseignant joue un rôle central pour aider les élèves à reconnaître, mais aussi gérer leurs émotions. Un climat de classe positif où les relations enseignant-élèves sont chaleureuses influence les apprentissages sociaux et académiques. Aussi centrale soit l’action des enseignants, il n’en reste pas moins qu’eux-mêmes peuvent être victimes de leurs émotions. Selon une étude réalisée par Lemarchand-Chauvin (2016), des émotions aussi extrêmes que la joie et la colère ponctuent le quotidien des enseignants en classe et impactent leur pratique. Nous investiguons la question des émotions à travers la description que font les sujets de situations vécues durant leur formation, stage ou cours, jugées comme émotionnellement problématiques. Nous examinons aussi les ressources qu’ils disent détenir ou manquer pour gérer leurs émotions et/ou celles des élèves, en particulier face aux exigences des apprentissages scolaires. L’étude réunit la participation volontaire de 193 étudiant·e·s. L’analyse, qualitative, basée sur leurs réponses à un questionnaire en ligne, vise à comprendre l’état des besoins existants, en vue de mesures pédagogiques à implémenter dans le dispositif de formation. Les analyses de discours préliminaires font apparaître une tendance à manifester les besoins suivants : un renforcement souhaité des ressources humaines à des fins de soutien, de conseils ou d’outils professionnels ; un étoffement des modalités d’enseignement dans le sens d’une diversification des approches et un plus fort ancrage dans leur vécu.
Nom de la manifestation
Congrès SSRE/SSFEDate(s) de la manifestation
28 – 30 juin 2023Ville de la manifestation
ZurichPays de la manifestation
SuisseParticipation sur invitation
ouiURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/6872- Tout ORFEE
- Détail référence