Comment « faire » pour « se faire » ? Ou comment identifier, mobiliser, négocier les relations et les collectifs sur lesquels s’appuyer pour développer son activité ?
Type de référence
Date
2021-09Langue de la référence
FrançaisEntité(s) de recherche
Résumé
Notre recherche s’intéresse aux différents types de soutiens collectifs sur lesquels s’appuie le développement de l’activité de professionnels du travail sur autrui ; plus précisément, nous étudions la façon dont ces acteurs identifient et mobilisent des personnes et des collectifs pour, conjointement, « faire » et « se faire » : répondre aux défis rencontrés dans leur métier, tout en se construisant en tant que professionnels. Notre cadre théorique se situe au carrefour de trois grands courants théoriques :
- la psychologie de la santé, qui a montré l’importance, pour les professionnels de la santé, mais aussi de l’éducation, de la capacité à faire appel aux réseaux de soutien à disposition face aux situations complexes (Curchod-Ruedi et Doudin, 2015), non seulement pour leur santé, mais aussi pour leur contribution à un climat scolaire positif (Gabola et Curchod-Ruedi, 2017). Le soutien reçu par les professionnels influence la réussite affective, sociale et scolaire des élèves.
- l’analyse de l’activité, qui a étudié les confrontations entre pairs (Clot, 2006), pour identifier les dilemmes et les règles de métier, et construire conjointement le « genre » collectif et le « style » individuel. Pour Engeström et Sannino (2010), la réunion d’acteurs appartenant à des professions différentes permet de transformer les tensions générées à l’interface de plusieurs systèmes, en sources de créativité (Allenbach, 2017).
- enfin, une approche sociologique du développement identitaire, qui montre comment ce dernier s’appuie sur des relations et des réseaux (Martuccelli, 2002).
Or, c’est la perception subjective du soutien qui s’avère déterminante, passant par la capacité à identifier ses propres besoins et mobiliser le type de soutien pouvant y répondre. Une originalité de notre démarche est de s’intéresser à la mobilisation du soutien en tant qu’activité, impliquant une capacité à lire son environnement et à en mobiliser les ressources (Charlier, 2017).
Notre étude porte sur des enseignants récemment engagés dans de nouvelles fonctions intitulées « médiation scolaire » et « prévention et promotion de la santé » dans le canton de Vaud (Suisse). Leur activité les confronte à des situations complexes, conflictuelles et émotionnellement difficiles, ainsi qu’à des paradoxes liés à la diversité des acteurs et systèmes en jeu, éprouvant leur construction identitaire, et nécessitant divers types de soutien. Ils suivent une formation postgrade en emploi sur deux ans, dans laquelle nous intervenons.
Nous nous intéressons dans un premier temps aux représentations de ces acteurs quant aux soutiens sur lesquels ils peuvent s’appuyer dans leur environnement. Puis, nous souhaitons mieux comprendre comment la formation peut les aider à développer leurs compétences d’introspection (analyser leurs besoins de soutien) et de lecture de leur environnement (identifier les sources de soutien), afin de négocier les types de soutien dont ils ont besoin. En nous situant dans une perspective de recherche-action-formation (Charlier, 2005), nous souhaitons ainsi comprendre comment un dispositif de formation peut prendre en compte cette dimension collective de l’activité, pour soutenir les processus de professionnalisation des participants. Notre recherche bénéficie de données multiples et échelonnées dans le temps, permettant une étude diachronique, au cours des deux ans de formation. Lors de cette présentation, nous exposerons l’analyse des résultats récoltés lors de la première année.
Nom de la manifestation
Biennale Internationale de l’Éducation, de la Formation et des Pratiques Professionnelles « Faire et se Faire »Date(s) de la manifestation
22-25 septembreVille de la manifestation
ParisPays de la manifestation
FranceURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/5780- Tout ORFEE
- Détail référence