La littérature de jeunesse à l’épreuve du passage des cycles de l’école obligatoire suisse romande : du prototype à une polyphonie orchestrée et opérationnelle

Abstract

Partant du constat que la compréhension de texte s’enseigne peu (Soussi et alii, 2008 ; Goigoux, 2013 ; Thévenaz-Christen, 2014), cette recherche vise à documenter les pratiques effectives liées à cet objet en contrastant genres textuels et degrés scolaires par l’observation ciblée des moments de rupture que semblent être les passages d’un cycle à l’autre. Dans une perspective d’ingénierie et de transposition ascendante, il s’agira à terme d’obtenir un instrument permettant d’enseigner la compréhension, facile à utiliser, souple, qui sera validé par l’usage (Renaud, 2020). À ce titre, nous nous questionnons sur les modalités de confection, de diffusion et de transformation de ressources. Y a-t-il transformation de l’objet d’enseignement lors du passage d’un cycle à l’autre et peut-être même au sein des cycles en regard des usages des enseignant·e·s ? Et si cela est le cas, est-ce toujours comparable ? La comparaison porte ici sur l’apprêt didactique, via une séquence, de deux albums de littérature de jeunesse par des enseignant·e·s se situant donc aux carrefours des 3 cycles de l’école suisse romande. Adhérant à une théorie médiée de l’instrument et de son importance au niveau cognitif (Plane et Schneuwly, 2000), enseignant·e·s et chercheur·e·s pistent et discutent les choix et les pratiques. Les particularités communes du prototype ainsi généré et les tensions inhérentes à sa déclinaison seront au cœur de notre communication.