Un dispositif de sanction éducative et restaurative comme mesure innovante répondant aux transgressions en milieu scolaire tout en considérant une mutation de la culture adolescente.

Type de référence
Date
2025-06-05Langue de la référence
FrançaisEntité(s) de recherche
Résumé
Cette affiche tend à expliciter un dispositif de sanction éducative et restaurative (SER) destiné à des élèves de 11 à 16 ans scolarisés en milieu ordinaire en Suisse. Se basant sur les principes de la sanction éducative de Prairat (2021) et de la justice restaurative (Cario, 2014 ; Zehr, 2012), il vise à répondre à des transgressions majeures devant être portées par l’institution scolaire.
Ce projet de SER a débuté en 2021, suite à une hausse importante du désordre scolaire géré essentiellement par des interventions punitives comme des heures d’arrêt, réalisées en collectif les mercredis après-midi. Or ces pratiques sont préjudiciables (Jean-Pierre & Parris, 2019) et ne considèrent pas les mutations sociales auxquelles les adolescents n’échappent pas. On pense ici à des facteurs peu évoqués comme la ségrégation scolaire (Felouzis & Charmillod, 2017), à la crise de l’autorité ou de l’institution scolaire (Dubet & Martucelli, 2015 ; Robbes, 2011 ; Arendt, 1972), ou l’impact du numérique (Berthaud & Blaya, 2015 ; Macilotti, 2019). D’abord éprouvé sur trois classes vécues comme difficiles, ce dispositif a été soutenu par des données (Skrivan von Fellenberg & Benoit, 2022) qui ont mené à sa généralisation à l’ensemble des classes d’élèves âgé de 11 à 16 ans (Skrivan von Fellenberg & Benoit, 2024).
La sanction éducative peut se définir comme la réaction prévisible d’une personne juridiquement responsable à un comportement transgressif portant atteinte aux règles communautaires et sociales préalablement enseignées, tout en respectant les principes de dignité. La sanction éducative est évoquée dans de nombreux établissements, mais son application reste lacunaire. Sept points permettent d’assurer un sentiment de justice chez les adolescents et les adultes, entre autres : le rappel de la règle, l’impact sur la communauté ou encore la nécessité de recréer le lien social avec les personnes lésées et restaurer l’estime de soi de l’adolescent ayant transgressé.
Ces sept points doivent s’ancrer dans la compréhension d’un contexte donné au niveau de sa politique scolaire et du leaderships d’établissement. Il doit également prendre appui sur la compréhension et l’accompagnement dans cette phase charnière du développement social (Cannard, 2019 ; Carré, 2004) qu’est l’adolescence. Enfin, être une personne-ressource pour mener à bien ces entretiens protocolés demande une position professionnelle faisant appel à la bienveillance, au tact, à l’éthique et à l’écoute active avant tout.
Plusieurs techniques qualitatives de récolte des données ont été utilisées pour rendre compte de du processus de mise en œuvre du dispositif et identifier les perceptions des différents acteurs à son égard. Ainsi, 24 entretiens semi-structurés individuels ont été menés auprès de différents acteurs de l’école, enfant comme adultes. De plus, un journal de terrain a été tenu entre 2021 et 2024 par l’une des co-chercheuses, initiatrice du projet et enseignante spécialisée dans l’établissement. Les résultats montrent une perception positive de ce dispositif ainsi qu’un changement de regard de certains professionnels sur la transgression et la manière d’y réagir. Toutefois, ils indiquent aussi que le processus de mise en œuvre exige des ressources humaines et temporelles conséquentes, ainsi que la conviction forte de l’équipe de professionnels pour appréhender la transgression autrement. Des recommandations pour sa mise en application seront présentées.
Evaluation par les pairs (peer reviewing)
ouiNom de la manifestation
RipsyDeve - 17e Colloque internationalDate(s) de la manifestation
4 au 6 juin 2025Ville de la manifestation
NancyPays de la manifestation
FranceURL permanente ORFEE
http://hdl.handle.net/20.500.12162/8503Document(s) associé(s) à la référence
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