Cet article interroge les limites inhérentes au cadre scolaire institutionnel face aux finalités de l’éducation à la citoyenneté numérique (CN). S’appuyant sur trois communautés de pratiques menées auprès d’enseignant·es du primaire, notre analyse met en lumière les contraintes structurelles qui limitent la capacité de l’école, et celle de ses représentant·es, à appréhender pleinement la diversité des pratiques de CN. Dans ce contexte, les principes fondamentaux de l’« éducation populaire politique », tels que conceptualisés par Morvan (2011), émergent comme une voie prometteuse de dépassement. Cette approche, inscrite dans des enjeux d’émancipation et de participation active, constitue un cadre favorable à une réflexion critique sur les modes d’apprentissage de la CN. À cet égard, notre discussion suggère le recours aux tiers-lieux, définis comme espaces d’expérimentation pédagogique et formalisés hors des injonctions institutionnelles. En définitive, cet article vise à nourrir la réflexion sur les limites des circuits éducatifs institutionnalisés, dans le but de mieux répondre aux enjeux d’une CN critique et engagée, sous réserve que cet objectif soit effectivement poursuivi.