Les étudiant-es en formation à l’enseignement ont des profils divers. Certains et certaines poursuivent leur cursus après une formation secondaire ou universitaire, d’autres, plus âgés et dont le nombre est en augmentation, sont en situation de seconde carrière (ESC) et reprennent les études après avoir vécu des expériences professionnelles et de formation. Les dispositifs de formation proposent des pédagogies variés, notamment des dispositifs d’intégration ou de réflexivité, sous forme d’« écrits d’expérience » dans lesquels les étudiant-es mobilisent leurs propres expériences. Ces logiques d’autoformation visent d’une part, la production de savoirs professionnels (Vanhulle, 2016), et d’autre part, la reconnaissance des acquis de l’expérience et des parcours individuels, mais aussi l’implication des étudiant-es dans leur formation. Cette contribution cherche à cerner la place et la valeur que différentes formations de Suisse romande accordent aux expériences singulières acquises en dehors de la formation, notamment par les enseignant-es seconde carrière, et propose une analyse des consignes données et des accompagnements proposés à des étudiant-es de l’enseignement professionnel, spécialisé et de musique. Elle discutera de la (non) prise en compte des spécificités des ESC dans les formations à l’enseignement, dans un contexte à la fois de pénurie d’enseignant-es et de crises de sens.