La situation de crise sanitaire liée au COVID-19 a entraîné le confinement de la moitié de la population mondiale. Si les effets bénéfiques de l’activité physique sur la santé et la qualité de vie ne sont plus à démontrer (Inserm, 2020), la question de l’appropriation active de dispositifs sport- santé par les usagers reste peu explorée (Knobé, Gasparini, 2014 ; Vieille Marchiset, 2019). Qui sont les bénéficiaires entrés, restés ou sortis de ce type de dispositif pendant la crise sanitaire ? Plus précisément, comment les usagers du dispositif Mulhouse « sport santé » s’engagent-ils dans les activités physiques et sportives ? Des formes typiques d’engagement peuvent-elles être repérées ? Le propos s’appuie sur une recherche collaborative, impliquant les usagers, les intervenants, les coordinateurs, et les chercheurs, visant à appréhender les contraintes vécues et les ressources mobilisées par les bénéficiaires du « sport santé » à Mulhouse.
Au regard des données recueillies par entretiens compréhensifs et enquête ethnographique, trois profils-types d’usagers – des moins aux
plus engagés dans la pratique d’activités physiques dans une optique de santé – ont pu être identifiés et seront alors présentés. On verra que les formes de l’engagement dépendent étroitement de la trajectoire sociale et des conditions environnementales de la personne (Knobé, 2020), et que ces déterminants sociaux ont sans doute pesé plus lourd dans les inégalités de santé pendant la crise sanitaire.